Pourquoi le chrétien ne devrait pas voyager !

Publié par Valentin le

Pourquoi le chrétien ne devrait pas voyager !

Autrefois perçu comme un privilège, les voyages touristiques sont désormais des pratiques répandues dans la société. Avec l’évolution des modes de transport et l’amélioration des conditions économiques, explorer le monde est désormais possible pour une grande partie de la population du globe. 

Partir en voyage est d’ailleurs souvent perçu comme bénéfique pour l’individu, car il lui permettrait entre autres de sortir de sa zone de confort, de découvrir de nouvelles cultures ou encore de construire des souvenirs mémorables.

Pourtant, en tant que disciple de Jésus, il est crucial de prendre du recul et de s’interroger sur la pertinence réelle de cette pratique. 

Cet article explorera notamment les implications spirituelles et économiques des séjours touristiques, ainsi que les raisons pour lesquelles un chrétien pourrait choisir de restreindre ou de reconsidérer ses habitudes de voyage.

Il est important de noter que cet article se concentre spécifiquement sur les voyages touristiques et exclut les voyages d’affaires, les déménagements à l’étranger pour des études ou un changement d’emploi, les activités missionnaires long terme, ainsi que tout autre déplacement qui n’est pas de nature récréative.

Table des matières

#1 Que dit la Bible sur les voyages touristiques ?

Sans surprise, il n’existe aucune mention explicite des séjours touristiques dans la Bible. Les conditions de vie précaires, associées à l’absence de moyens de transport modernes, ne permettaient pas aux individus de visiter le monde pour leur bon plaisir. 

Cependant, les Écritures abordent d’autres sujets tels que le repos et l’intendance biblique, pouvant guider le croyant sur la perspective à adopter concernant les voyages.

A) Le repos

Bien que les voyages ne soient pas toujours reposants, ils sont néanmoins considérés comme un bon moyen de fuir du stress quotidien, souvent lié au travail. La Bible souligne à maintes reprises l’importance du repos, ce qui n’en fait pas quelque chose de mauvais.

1. Genèse : le repos divin du septième jour

Le septième jour, Dieu mit un terme à son travail de création. Il se reposa de toute son activité le septième jour. Dieu bénit le septième jour et en fit un jour saint, parce que ce jour-là il se reposa de toute son activité, de tout ce qu’il avait créé.

Genèse 2:2-3

Après avoir œuvré pendant 6 jours, Dieu s’est reposé le 7e jour. Ce repos ne doit pas être interprété comme une fatigue physique ou un besoin de récupération, mais plutôt comme l’absence de création et la contemplation de Son ouvrage. En effet, tout était en ordre, en harmonie et en complétude selon Son plan parfait.

2. Le Sabbat : le repos consacré à Dieu

Souviens-toi de faire du jour du repos un jour saint. Pendant 6 jours, tu travailleras et tu feras tout ce que tu dois faire. Mais le septième jour est le jour du repos de l’Eternel, ton Dieu. Tu ne feras aucun travail, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton esclave, ni ta servante, ni ton bétail, ni l’étranger qui habite chez toi. En effet, en 6 jours l’Eternel a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qui s’y trouve, et il s’est reposé le septième jour. Voilà pourquoi l’Eternel a béni le jour du repos et en a fait un jour saint.

Exode 20:8-11

L’un des dix commandements stipule que le septième jour de la semaine, le Sabbat, est un jour béni et sain. Il était observé non seulement comme un jour de repos et de sanctification, mais aussi comme un rappel de la libération de l’esclavage en Égypte (Deutéronome 5 :12-15).

3. Le repos céleste en Jésus

« Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et courbés sous un fardeau, et je vous donnerai du repos. Acceptez mes exigences et laissez-vous instruire par moi, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. En effet, mes exigences sont bonnes et mon fardeau léger. »

Matthieu 11 : 28-30

Dans les versets 28 à 30 de Matthieu 11, le « repos », du grec « anapausis » dépasse la simple connotation physique, puisqu’il incarne également une paix spirituelle, une quiétude profonde qui émane de la certitude du Salut offerte par Jésus-Christ.

Le texte met en évidence une divergence entre la loi mosaïque, très contraignante, et les préceptes de Jésus. Ces derniers, axés sur l’amour pour Dieu et pour autrui, apportent une libération et une assurance que les commandements de la Torah ne pouvaient apporter.

Par ailleurs, ce repos est également un avant-goût de la tranquillité céleste qu’offrira la nouvelle Jérusalem.

B) L'intendance biblique

Voyager demande un investissement, que ce soit en termes de temps, d’argent ou d’énergie. Mais est-ce la meilleure manière d’utiliser ces ressources en tant que chrétien ? Afin de répondre à cette question, cette partie explorera la doctrine l’intendance biblique.

1. Dieu est le propriétaire de tout sur cette terre

C’est à l’Éternel qu’appartient la terre avec tout ce qu’elle contient, le monde avec tous ceux qui l’habitent,

Psaumes 24 : 1

La notion d’intendance biblique repose sur une vérité incontestable : Dieu est le propriétaire de tout ce qui existe dans l’univers. Chaque individu, chaque créature, chaque paysage, chaque centime, chaque seconde Lui appartiennent. Il est le créateur suprême et le propriétaire de toutes choses. Cette réalité, loin d’être seulement théorique, a un impact significatif sur la façon dont le fidèle doit gérer ses ressources.

2. Le chrétien n’est qu’un intendant

Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, soit que vous fassiez quelque autre chose, faites tout pour la gloire de Dieu.

1 Corinthiens 10 : 3

 

Si tout appartient au Créateur, alors le chrétien n’est qu’un intendant, c’est-à-dire un gestionnaire des ressources que Dieu lui a confiées. Les biens tels que l’argent, l’immobilier, ainsi que le temps et les talents qu’il croyait posséder ne lui appartiennent pas. 

Il est appelé à les faire fructifier dans l’intérêt du propriétaire. En d’autres termes, il a la responsabilité de veiller à ce que chaque ressource (temps, finances, opportunités, énergie, talents, dons…) soit utilisée d’une manière qui honore Dieu et favorise l’avancée de Son Royaume.

Une analogie serait de voir le croyant comme un gestionnaire de fortune. Bien qu’il ne possède pas les ressources, il a la responsabilité de les administrer dans l’intérêt du propriétaire, et devra rendre des comptes pour sa gestion.

3. Dieu récompensera les intendants avisés et sanctionnera les négligents.

Celui qui est fidèle dans les petites choses l’est aussi dans les grandes, et celui qui est malhonnête dans les petites choses l’est aussi dans les grandes. Si donc vous n’avez pas été fidèles dans les richesses injustes, qui vous confiera les biens véritables ? »

Luc 16 : 10 -11

Les paraboles de Jésus, telles que celle des talents dans Matthieu 25 et celle de l’économe infidèle en Luc 16, mettent en lumière l’obligation des disciples de gérer fidèlement les biens terrestres qui leur sont confiés. 

Chaque individu devra par ailleurs rendre des comptes lors du jugement, et recevra des trésors célestes si le travail a été est accompli de manière satisfaisante. Ainsi, la gestion et l’utilisation des ressources ne sont pas à prendre à la légère.

Certains groupes religieux ont d’ailleurs poussé le principe d’intendance biblique à un degré extrême. Dans son livre l’éthique protestante et l’esprit du capitalisme, Max Weber évoque le mode de vie des puritains qui organisaient chaque détail de leur vie avec pour unique objectif de rendre gloire à Dieu. 

Ils travaillaient sans relâche et fuyaient toute distraction inutile : « Une heure de perdue, c’est une heure de moins pour servir Dieu ». Ils s’efforçaient également de ne pas dépenser leur argent dans des choses futiles et se contentaient du nécessaire pour vivre. 

En effet, ils avaient conscience que lors du retour de Jésus, ils devraient rendre des comptes pour chaque pièce dépensée et chaque seconde vécue.

#2 Sept arguments contre les voyages touristiques

Argument #1 : le monde aime voyager

Ne vous conformez pas au monde actuel, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence afin de discerner quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait.

Romains 12 : 2

L’engouement de la société pour les voyages pourrait être un premier signal d’alerte pour les chrétiens. Présentés comme une opportunité d’enrichissement personnel et de découverte culturelle, ils sont valorisés comme un symbole de réussite et de liberté par les médias, les réseaux sociaux et les agences de voyages. 

L’industrie touristique a magistralement métamorphosé le voyage, passant d’un loisir à une prétendue nécessité. Désormais, une pression sociétale semble pousser chacun, peu importe sa classe, à s’aventurer aux quatre coins du globe.

De nombreux versets, comme Romains 12:2 ou 1 Jean 2:15-17, invitent le chrétien à ne pas se conformer aux schémas de pensée et aux pratiques du monde, mais à adopter une attitude en accord avec la volonté divine. 

Le tourisme, un loisir créé de toutes pièces par l’humanité, apporte une contribution minime à la progression du Royaume de Dieu. Il est donc logique que le chrétien s’abstienne autant que possible de voyager.

Argument #2 : Les voyages touristiques sont absents de la Bible.

Allez, faites de toutes les nations des disciples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit

Matthieu 28:19

Sauf erreur de ma part, les Écritures ne fournissent aucun exemple de voyages pouvant être interprétés comme du tourisme. Les déplacements étaient généralement entrepris avec un but défini, souvent lié à une mission spécifique, et rarement pour le pur plaisir ou la relaxation. Voici quelques exemples de motif de voyage dans la Bible :

  • Les fêtes religieuses : Sous la loi mosaïque, trois principales fêtes – la Pâque, la Pentecôte et les Tabernacles, regroupées sous l’appellation de Shalosh Regalim, demandaient aux Israélites de se déplacer jusqu’au Temple de Jérusalem.
  • L’obéissance à Dieu : La Bible regorge d’exemples de voyages dictés par Dieu. Abram est instruit de quitter son pays natal pour une terre promise. De la même façon, Moïse reçoit l’ordre de retourner en Égypte pour libérer les Israélites. Jonas est envoyé à Ninive pour prophétiser. Tous ces déplacements s’effectuent en réponse à un mandat divin.
  • La diffusion de la Bonne Nouvelle : Dans le Nouveau Testament, plusieurs voyages ont été entrepris pour diffuser la Bonne Nouvelle. Paul est l’une des figures les plus notables, ayant parcouru l’Empire romain pour évangéliser, comme décrit dans le livre des Actes.

    Après la Pentecôte, les apôtres se sont dispersés pour prêcher l’Évangile, Pierre à travers Jérusalem et la Judée et Thomas jusqu’en Inde, selon la tradition. De plus, Philippe l’évangéliste a été guidé par un ange pour rencontrer et baptiser un eunuque éthiopien.
  • La fuite ou l’exil : Dans la Bible, plusieurs déplacements sont associés à la fuite ou à l’exil. Abraham et Sara partent en Égypte pour échapper à la famine. Jacob, après avoir trompé son frère Esaü, se réfugie chez son oncle Laban à Paddan-Aram. Moïse, après avoir tué un Égyptien, se cache à Midian.

    L’exil à Babylone, débutant par la destruction de Jérusalem par Nebucadnetsar, voit les Israélites déportés.

    Enfin, Jésus, Joseph et Marie fuit en Égypte pour échapper aux ordres d’Hérode le Grand.
  • La recherche de nourriture ou de ressources : Dans la Genèse, deux exemples de voyages liés à la recherche de nourriture sont mis en évidence. Tout d’abord, en raison d’une famine sévère en Canaan, Abram et sa femme Sarai ont été contraints de se déplacer vers l’Egypte pour subsister.

    Ensuite, Jacob, confronté à une situation semblable, a envoyé ses fils en Egypte pour acheter du grain pendant une grande famine. Le livre de Ruth rapporte aussi un cas similaire : en raison d’une famine en Judée, Naomi et sa famille ont trouvé refuge à Moab, où ils espéraient trouver des ressources alimentaires.

Argument #3 : Le chrétien n’est pas sur terre pour profiter

N’aimez pas le monde ni ce qui est dans le monde. Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui. En effet, tout ce qui est dans le monde – la convoitise qui est dans l’homme, la convoitise des yeux et l’orgueil dû aux richesses – vient non du Père, mais du monde. Or le monde passe, sa convoitise aussi, mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement.

1 Jean 2 : 15-17

L’hédonisme, largement répandu dans nos cultures occidentales, est une philosophie qui privilégie la quête du plaisir comme but ultime de la vie. Bien que cette perspective soit populaire et attrayante, elle est en désaccord avec les enseignements de plusieurs passages bibliques.

En effet, le chrétien n’est pas sur terre pour profiter. Il est encouragé à d’abord chercher le royaume de Dieu et sa justice (Matthieu 6:33), et à trouver sa satisfaction ultime en Dieu lui-même. Cela ne signifie pas qu’un croyant ne peut pas apprécier certains moments de la vie, mais ces derniers ne devraient jamais constituer une finalité en soi.

1 Jean 2 :15-17 exhorte les chrétiens à privilégier l’amour de Dieu plutôt que l’amour des plaisirs éphémères du monde. Le passage insiste sur l’importance de viser l’éternité en agissant conformément à la volonté de Dieu, évitant ainsi les pièges de la convoitise mondaine.

La parabole du riche insensé, racontée par Jésus dans l’Évangile de Luc (12: 16-21), dénonce l’attitude d’un homme qui, après avoir connu une récolte exceptionnelle, décide de mener une vie tranquille et agréable. Il sera sévèrement puni pour cette attitude.

Je dirai à mon âme : Mon âme, tu as beaucoup de biens en réserve pour de nombreuses années repose-toi, mange, bois et réjouis-toi. Mais Dieu lui dit : ‘Homme dépourvu de bon sens ! Cette nuit même, ton âme te sera redemandée, et ce que tu as préparé, pour qui cela sera-t-il ?

Luc 12 : 19-20 

Argument #4 : une mauvaise manière de gérer ses ressources

Des trésors précieux et de l’huile sont dans la demeure du sage; Mais l’homme insensé les engloutit.

Proverbes 21 : 20

Les voyages touristiques peuvent s’avérer coûteux, à la fois en termes de temps, d’énergie et d’argent, pour des bénéfices spirituels ou personnels relativement limités. Cette réalité doit être prise en compte par tout chrétien soucieux de servir Dieu de manière efficace et dévouée.  

Comme mentionné auparavant, en tant qu’intendant, le croyant est appelé à gérer ses ressources de manière judicieuse. Il est imprudent, voire irresponsable de les dilapider dans des loisirs, d’autant plus qu’il faudra rendre des comptes lors du jugement.

Randy Alcorn a dit ceci à propos de l’argent: « il est sage de donner en premier, d’épargner en deuxième, et de dépenser en dernier ». Ainsi, un chrétien devrait avant tout mettre ses ressources au service de l’avancement du Royaume Céleste. 

Après cela, son attention devrait se porter sur l’amélioration de ses finances personnelles, à travers le remboursement des dettes, l’épargne, les investissements et autres. C’est seulement après avoir rempli ces obligations qu’il pourrait allouer ses ressources à des activités de loisir.

Par conséquent, si le fidèle consacre davantage d’argent à ses vacances qu’à ses dons à son église locale, ou s’il fait face à des problèmes financiers, mais décide malgré tout de partir en voyage, il serait judicieux de réévaluer ses motivations profondes.

Argument #5 : Instabilités spirituelles et tentations

Veillez et priez, afin que vous ne tombiez pas dans la tentation ; l’esprit est bien disposé, mais la chair est faible.

Matthieu 26 : 41

Les vacances sont souvent associées à un relâchement des routines et des habitudes quotidiennes. Bien que cela puisse être bénéfique pour la détente et la récupération, ces périodes peuvent aussi conduire à une baisse de la rigueur spirituelle, et notamment à une diminution de la prière et des études bibliques.

De plus, certains types de vacances, certaines destinations, l’éloignement du domicile et le désir de jouir pleinement du moment peuvent exposer le chrétien à davantage de tentations et favoriser les excès en tout genre.

Argument #6 : Une erreur stratégique chez les jeunes

Va vers la fourmi, paresseux ! Observe son comportement et deviens sage: elle n’a ni chef, ni inspecteur, ni supérieur; en été elle prépare sa nourriture, pendant la moisson elle récolte de quoi manger.

Proverbes 6 : 6-8

 

Lorsqu’on est jeune, quitter sa ville natale afin d’étudier ou travailler semble tout à fait légitime. En revanche, voyager sans but précis, que ce soit pour des courts séjours touristiques ou des road trips représente une erreur significative, car ces années sont cruciales et détermineront grandement l’avenir de l’individu.

Les jeunes, étudiants ou en début de carrière, sont en effet souvent limités financièrement. Plutôt que de dépenser leurs économies dans des voyages, il serait plus sage de les investir afin de se protéger des imprévus et préparer l’avenir. Ces bonnes habitudes les aideront à être prêts pour d’éventuelles responsabilités familiales et leur épargneront de nombreux soucis futurs.

En parallèle d’une bonne gestion financière, il est également important d’utiliser correctement son temps ; un bien précieux à cette étape de la vie où les responsabilités sont moindres. 

Au lieu de voyager, ce temps pourrait être consacré au service, au développement de compétences ou à l’acquisition d’expérience professionnelle. Il devient plus difficile d’accomplir toutes ces choses une fois en couple ou avec des enfants.

3 people doing a selfie

Argument #7 : Un désengagement de sa communauté locale

Comme de bons dispensateurs des diverses grâces de Dieu, que chacun de vous mette au service des autres le don qu’il a reçu.

1 Pierre 4:10

L’église locale joue un rôle essentiel dans la vie des croyants. Elle sert non seulement de fondement pour l’édification spirituelle et l’adoration, mais elle joue également un rôle pratique dans l’assistance mutuelle et le soutien parmi les membres de la congrégation. 

En somme, l’église locale représente plus qu’un lieu de culte ; elle est une communauté vivante qui nourrit la foi, favorise l’amour fraternel, soutient ses membres et se dresse comme un phare de lumière pour ceux qui sont encore dans l’obscurité.

Lorsque les chrétiens passent beaucoup de temps à voyager, cela peut avoir un impact sur leur engagement envers leur communauté locale. Passer des week-ends loin de chez soi peut entraîner une diminution de la participation aux activités de l’église, une moindre implication dans les groupes de prière et d’étude biblique, et un manque de disponibilité pour servir et soutenir les autres chrétiens de la congrégation.

#3 Trois mythes sur les voyages

Mythe #1 : les voyages font grandir

L’expression « les voyages forment la jeunesse » est un adage populaire stipulant que voyager élargit les horizons, améliore la compréhension du monde, développe l’autonomie et renforce les compétences interpersonnelles. Mais est-ce vraiment le cas ?

La véracité de cette affirmation est en réalité très dépendante de l’objectif du voyage et de sa durée. Une escapade de trois semaines en Espagne, même ponctuée de quelques visites culturelles, est rarement quelque chose de bénéfique sur le plan spirituel, intellectuel et du développement personnel. 

Les courts séjours touristiques n’apportent généralement rien à l’individu. En revanche, partir s’installer plusieurs années dans un pays étranger pour y étudier, y travailler, tout en s’impliquant activement dans une église locale semble davantage profitable.

Mythe #2 : voyager rend plus attrayant pour les employeurs

Bien que les employeurs puissent apprécier certaines compétences acquises pendant de longs séjours à l’étranger, comme la maîtrise d’une langue par exemple, écrire « aime voyager » sur le CV, n’apporte aucune valeur à un profil.

En effet, dans la société actuelle, voyager est une expérience commune et cela ne permet pas nécessairement à une personne de se démarquer des autres candidats. Les entreprises valorisent davantage les compétences professionnelles, l’expérience et les formations. D’autre part, voyager sur une longue durée peut susciter des interrogations, et même des doutes chez les employeurs.

Mythe #3 : aller admirer la création est une raison valable pour voyager

Pour ajouter une dimension spirituelle à leur voyage, certaines personnes avancent la justification suivante : « Je désire découvrir la merveilleuse création de Dieu ».

Bien que l’admiration de la nature ne soit pas fondamentalement mauvaise (à condition qu’elle n’incite pas à l’idolâtrie), en faire une finalité n’a aucun fondement biblique. Les priorités, telles qu’enseignées dans les Écritures, consistent à aimer Dieu et son prochain, vivre en conformité avec la volonté divine et contribuer à l’expansion du Royaume.

Par ailleurs, l’observation attentive de l’environnement immédiat, que ce soit la flore, la faune, le ciel étoilé ou les phénomènes météorologiques, peut suffire à se rappeler la grandeur du Créateur. Il n’est ainsi pas nécessaire de voyager jusqu’aux confins de la terre.

Par conséquent, tout en appréciant et en respectant la majesté de la création, il est crucial de garder à l’esprit que la mission du chrétien sur cette planète est de chercher la volonté de Dieu. (Matthieu 6:33).

5 adolescent randonneurs

#4 Les questions à se poser avant de partir en voyage

Avant un voyage, il peut être pertinent de réfléchir à certains aspects afin d’en évaluer sa pertinence. Cette section propose diverses questions visant à aider le chrétien à prendre des décisions éclairées quant à sa nouvelle aventure.

Question #1: quel est l’objectif/motivation derrière ce voyage ?

Dans les Écritures, les voyages avaient généralement un objectif précis. Aucun individu ne s’est déplacé avec l’intention de passer du bon temps, de se prélasser sur une chaise longue, de dîner tous les soirs au restaurant, de skier, de découvrir de magnifiques paysages, de chercher l’aventure ou d’en apprendre sur d’autres cultures … 

Ces activités mondaines ne sont pas mauvaises en soi, mais ne peuvent être les motivations premières d’un voyage.

Selon ma perspective, il serait justifié de voyager pour rendre visite à des membres de la famille ou à des frères et sœurs qui habitent loin. De même, participer à une conférence, qu’elle soit d’ordre spirituel ou autre, qui contribue au développement de la personne, pourrait également constituer une raison valable de partir.

Question 2 : existe-t-il une façon plus intelligente d'utiliser mon temps ?

Les vacances et les voyages peuvent parfois faire oublier que le temps est une ressource précieuse et limitée. En effet, le temps consacré au voyage ne se limite pas uniquement à la durée du séjour. Il comprend également le temps de planification, de préparation et de récupération une fois de retour. 

Toutes ces heures pourraient être utilisées à des fins plus productives, comme par exemple :

  • Passer plus de temps dans la prière et l’étude de la parole de Dieu.
  • Servir davantage dans l’Église locale
  • Visiter des frères et sœurs en Christ, notamment les personnes âgées de la communauté.
  • Investir dans l’apprentissage de nouvelles compétences ou langues, ce qui peut être utile à la fois sur le plan personnel et professionnel.
  • Lancer un projet, qu’il s’agisse d’une entreprise ou d’un autre type de projet, qui pourrait servir à dégager de nouvelles sources de revenu par exemple.
  • Accomplir des tâches souvent remises à plus tard comme les démarches administratives, les rendez-vous médicaux, réparations …

Question n°3 : quel est l’impact financier de voyage ? Existe-t-il des alternatives moins coûteuses ?

Il est clair que les personnes endettées, vivant de salaire en salaire sans capacité d’épargne, ou ne donnant que très peu à leur église locale, ne devraient pas partir en voyage touristique. Elles auraient d’abord intérêt se concentrer sur l’amélioration de leurs finances, en reconsidérant leur rôle d’intendant.

Par ailleurs, les gens avec davantage de moyens devraient également limiter un maximum les dépenses superflues, dont les voyages font partis. Comme expliqué dans cet article, l’argent pourrait être utilisé de manière plus judicieuse (dons, épargne, investissements…)

En effet, voyager n’est pas une nécessité vitale, mais relève plutôt du loisir. L’individu n’a aucune obligation de dépenser son argent dans des vacances, il le fait volontairement. Avant le 20ème siècle, l’exploration du monde était plutôt rare, et les gens vivaient parfaitement sans cela.

Si la personne souhaite malgré tout voyager, ce qui en soi n’est pas fondamentalement mauvais, il est préférable de bien évaluer l’impact financier de ce projet. Une planification minutieuse des dépenses et la mise en place d’un budget sont obligatoires. 

Il est également judicieux d’envisager des alternatives plus abordables, comme se limiter à l’exploration de sa région ou son pays, et voyager pendant la basse saison pour réduire les coûts de déplacement et d’hébergement.

#5 Qu'en est-il des missions humanitaires ?

Volontourisme en Thaïlande

Les missions humanitaires de quelques semaines sont généralement motivées par de bonnes intentions, et réalisées par des personnes désireuses d’apporter un changement positif. Malheureusement, la majorité de ces voyages n’ont, dans le meilleur des scénarios, pas d’impact significatif et, dans le pire des cas, peuvent s’avérer néfastes pour les bénéficiaires de cette aide.

Dans son livre Toxic Charity, Robert Lupton, un philanthrope chrétien, dresse un bilan très négatif des missions/voyages humanitaires. Il condamne tout d’abord le « business » derrière ces projets, où de nombreux entrepreneurs et organismes s’enrichissent en exploitant la misère des gens et la compassion. 

Il critique également les aberrations économiques de ces missions : « Les équipes de missions américaines qui se sont précipitées au Honduras pour aider à reconstruire les maisons détruites par l’ouragan Mitch ont dépensé en moyenne 30 000 $ par maison – des maisons que les habitants auraient pu construire pour 3 000 $ chacune. »

Comme autres aspects négatifs des missions humanitaires, on peut citer :

  • Un impact économique limité
  • Des solutions court-termes
  • Une attitude paternaliste et dévalorisante envers les personnes dans le besoin
  • Un esprit de « volontourisme », qui entremêle les activités de volontariat et de tourisme de la part des aidants.

Pour qu’un acte de charité soit véritablement efficace, il requiert non seulement de la sagesse, du travail, et surtout un engagement sur plusieurs années, voire des décennies, afin de permettre une transformation profonde des bénéficiaires.

Ainsi, bien que les intentions derrière les missions humanitaires soient souvent nobles, il n’est pas recommandé d’y participer au vu des problématiques soulevées. Pour approfondir ses connaissances sur cette question, je vous invite à consulter l’article suivant : Quand aider les pauvres devient néfaste.

#5 Conclusion

Les voyages touristiques ne sont pas fondamentalement néfastes, et un chrétien a tout à fait le droit d’en profiter. Néanmoins, il est important de réfléchir à leur pertinence et à leurs conséquences au regard du mandat d’intendant. 

Même si le monde encourage cette pratique, le disciple de Jésus doit garder à l’esprit que son temps, son argent, ses talents doivent être utilisés pour l’avancée du Royaume de Dieu, et non pour satisfaire ses désirs ou profiter de la vie. 

En agissant ainsi, le chrétien aspire à devenir un serviteur fidèle, répondant à l’appel de Dieu et en se consacrant pleinement à ce pour quoi il a été créé.

Pourquoi un chrétien ne devrait pas voyager

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1 commentaire

Aimé Félixien KONAN · 07/07/2023 at 10:21 pm

Je viens de lire cet article, et je le trouve très enrichissant. Il donne une éducation financière et spirituelle basée sur la Bible et les réalités quotidiennes. Merci beaucoup, et que le Saint Esprit continue de t’inspirer.

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