Un chrétien peut-il investir dans le Bitcoin et autres cryptomonnaies ?
Publié par Valentin le
Un chrétien peut-il investir dans le Bitcoin et autres cryptomonnaies ?
La blockchain est la technologie. Bitcoin n’est que la première application grand public de son potentiel.
Marc Kenigsberg
Le Bitcoin et les cryptomonnaies ont le vent en poupe et ce n’est qu’un début. De nouveaux projets apparaissent tous les jours et les particuliers sont de plus en plus nombreux à s’y intéresser. D’ici quelques années, il est fort probable que les cryptomonnaies révolutionnent de nombreux secteurs de la société comme la Finance, la santé, la logistique, les transports, …
Malgré une avancée technologique certaine, quand est-il des questions éthiques et morales liées aux cryptomonnaies ? Le chrétien peut-il en acheter ? La Bible en parle-t-elle ? Que penser de la spéculation ?
Dans cet article, nous tenterons de mieux comprendre l’univers crypto et nous réfléchirons sur l’attitude que le croyant doit adopter à son égard.
Table des matières
#1 Définitions
Avant de s’attaquer aux diverses questions éthiques, il peut être pertinent de bien comprendre les principaux termes utilisés dans la cryptosphère.
A. Une cryptomonnaie
Une cryptomonnaie est une devise numérique décentralisée, qui utilise des algorithmes cryptographiques et un protocole nommé blockchain pour assurer la fiabilité et la traçabilité des transactions.
Le marché crypto dépasse aujourd’hui les 2000 milliards de dollars avec plusieurs milliers de cryptomonnaies en circulation.
L’achat et la revente des cryptomonnaies s’effectuent principalement via des plateformes d’échanges en ligne comme Binance, Kraken, Coinbase, etc.
Elles sont généralement stockées dans un portefeuille numérique protégé par un code secret appartenant à son propriétaire.
B. Le Bitcoin
Le Bitcoin fut la première cryptomonnaie et reste à ce jour la plus populaire. Il a été inventé en 2008 pour permettre de réaliser des transactions financières directement de personne à personne sans intermédiaire, s’affranchissant ainsi de toute institution (banque, gouvernement, autorité centrale).
Le Bitcoin est aujourd’hui considéré comme une monnaie totalement décentralisée. Son prix est défini en fonction de l’offre et la demande.
Etant donné qu’il n’existe que 21 millions de Bitcoin, cette crypto-devise est perçue par beaucoup comme une valeur-refuge et une protection contre l’écroulement des monnaies standard sous le poids des dettes. Cette limitation en fait une valeur précieuse car rare. Il a gagné le surnom d’or 2.0.
L’avènement du Bitcoin a mis en lumière les bénéfices de la technologie Blockchain, et a ainsi permis l’émergence de nouvelles cryptos, avec des applications bien plus étendues qu’une simple monnaie.
La Blockchain a le potentiel de transformer l’ensemble des secteurs de la société comme la Finance, la santé, l’énergie, le commerce, l’industrie manufacturière, la logistique, le BTP, l’immobilier, …
C. La technologie Blockchain
Les cryptomonnaies se distinguent les unes des autres par de nombreux facteurs tels que leur application, leur mécanisme de fonctionnement, le secteur d’activité, le nombre de coins, … Malgré ces différences, elles présentent toutes un même point commun : l’utilisation de la technologie blockchain (chaîne de blocs en français) !
La blockchain correspond à une base de données décentralisée. Elle permet de stocker et de transmettre des informations, de manière transparente, sécurisé, et sans aucun organe central de contrôle.
Elle peut être comparé à un registre (ou livre de compte) répertoriant automatiquement l’ensemble des transactions réalisées depuis sa création. Ces informations sont ouvertes au public et facilement consultables.
Par exemple, vous pouvez visualiser les transactions de la blockchain du Bitcoin sur cette page : https://www.blockchain.com/btc/unconfirmed-transactions
Pour assurer la sécurité des données, la Blockchain fonctionne grâce à un réseau d’ordinateurs dispersé à travers le monde. Dès lors qu’une nouvelle information est ajoutée à la base de données, elle est vérifiée par une multitude d’individus. S’il y a consensus, la transaction est acceptée.
Avec cette technologie, personne ne peut tromper le système. Il n’est alors plus nécessaire d’avoir une autorité centrale (exemple : banque) pour vérifier et administrer la base de données. Cette absence d’intermédiaire garantit ainsi des échanges plus rapides, plus performants et moins coûteux.
#2 Les différents reproches communément faits au Bitcoin
Les progrès techniques suscitent généralement une certaine méfiance de la part de l’opinion publique et des médias, le Bitcoin et les cryptomonnaies ne font pas exception. Les critiques sont nombreuses et diverses, mais sont-elles réellement justifiées ? Dans cette partie, nous étudierons les principaux reproches formulés à l’encontre des cryptomonnaies.
A. "Le Bitcoin, c'est du vent !"
« Les cryptomonnaies ne reposent sur rien », « elles n’ont aucune valeur intrinsèque », « tout est virtuel » sont des arguments souvent entendus pour discréditer le Bitcoin (et les cryptomonnaies en général).
Il est vrai que le prix du Bitcoin est en grande partie lié à l’offre et la demande, mais sa vraie valeur réside dans sa technologie novatrice et ses propriétés monétaires : une sécurité inégalée, une quantité limitée et connue de monnaie, une inaltérabilité et sa décentralisation. Par ces différents aspects, elle surpasse les monnaies traditionnelles.
Par ailleurs, les monnaies fiduciaires (euros, dollars, yen, …) existent bien sous forme matérielle (pièces et de billets), mais ce format ne représente que 10-15% de l’argent total en circulation. Le reste correspond à de la monnaie dite « scripturale », créée par les banques et qui n’existe que sous forme de lignes de compte. La masse monétaire est ainsi en grande partie électronique et virtuelle, tout comme les cryptomonnaies.
De plus, cette monnaie fiduciaire n’est adossée sur rien. En effet, depuis 1971, le dollar n’est plus indexé sur l’or. Chaque État ou banque centrale peut ainsi faire ce qu’il veut de sa monnaie. On peut, par exemple, citer l’utilisation de la planche à billets qui provoque une dévaluation de la monnaie et également une augmentation des prix.
B. "Investir dans les cryptomonnaies, c’est risqué ! "
- La volatilité
Tous les investissements comprennent une part d’incertitude. Du fait de leur émergence et volatilité, les cryptomonnaies sont généralement considérées plus à risque que les investissements en Bourse ou les placements immobiliers.
Il serait toutefois faux de comparer l’investissement dans les cryptomonnaies à une loterie. De nombreux projets sont innovants, répondent à un besoin et ont de bonnes années devant eux. Ainsi, il peut être tout à fait pertinent d’y placer un peu d’argent, à condition que des recherches approfondies soient effectuées a priori.
- Les piratages
De par sa nature décentralisée et distribuée, La technologie blockchain est parée contre les piratages informatiques. Depuis sa création, le Bitcoin n’a jamais subi de piratage.
En revanche, les personnes, les sites Web et les applications décentralisées sont des cibles beaucoup plus faciles pour les pirates informatiques. En février 2014, la plateforme d’échange de cryptomonnaies Mt. Gox s’est fait pirater 744 408 Bitcoins, conduisant à sa faillite.
Cet évènement a servi de leçon aux autres exchanges (Coinbase, Binance, Kraken,…) , qui ont depuis mis en place des dispositifs ultrasécurisés pour protéger les cryptomonnaies de leurs clients.
- Les problèmes juridiques
Les cryptomonnaies ne sont pas nécessairement réglementées. Il est possible qu’aucun cadre juridique ne protège les consommateurs achetant des biens ou services au moyen de cryptomonnaies.
De nombreuses plateformes exercent leurs activités sans se conformer aux lois applicables. Il pourrait donc être difficile d’intenter des poursuites contre eux en cas de litige, a fortiori si les dirigeants résident dans un pays étranger.
C. "Le Bitcoin finance des activités illégales"
Les cryptomonnaies sont souvent accusées d’être utilisées à des fins illicites (financement du terrorisme, blanchiment d’argent, dark web, activités criminelles, …), ce qui est indéniable.
Cependant, la grande majorité des cryptomonnaies, dont le Bitcoin, ne sont pas anonymes, mais pseudonymes. Les autorités arriveront tôt ou tard à remonter la piste des adresses BTC, à la moindre erreur commise.
Par ailleurs, d’après un rapport réalisé par la firme Chainalysis, entre 2017 et 2020, moins de 1% des cryptomonnaies ont été utilisées dans des activités illégales. Tandis, qu’une autre étude expliquait que 97% des billets américains en circulation contenaient des traces de cocaïne.
D. "Le Bitcoin est néfaste pour la planète"
On reproche souvent au Bitcoin d’être un désastre pour l’environnement.
Il est vrai que la consommation énergétique de son réseau est importante, mais elle est la condition sine qua non pour que ses caractéristiques monétaires soient garanties : un réseau d’échange ultra-sécurisé, mondial, décentralisé et résistant à la censure.
Nombreuses sont les personnes à focaliser leur attention sur les inconvénients du Bitcoin, mais la plupart ne réalisent pas l’avancée technologique qu’il représente.
Cette consommation élevée s’explique par son protocole de consensus utilisé par le Bitcoin : la « preuve de travail » (ou Proof of Work en anglais). Les transactions y sont approuvées par différents « mineurs » qui résolvent simultanément des équations complexes en utilisant du matériel spécifique et beaucoup d’énergie. L’électricité est la « matière première » du Bitcoin.
Le Bitcoin a le mérite d’être transparent sur son coût énergétique global puisque ce dernier est visible par tous.
En revanche, cette transparence n’existe pas dans le secteur bancaire, ce qui explique certainement pourquoi ce dernier ne soit jamais critiqué sur son coût énergétique. Néanmoins, il est fort à parier que sa consommation est considérable : distributeurs de monnaie, transports de fonds, constructions et entretiens de bâtiments (agences bancaires, gratte-ciels), coûts associés aux millions d’employés de ce secteur (transport pour se rendre à leur travail, chauffage, climatisation, etc.).
Certes, ce secteur gère un volume d’activité bien supérieur à celui des cryptomonnaies, mais la scalabilité de ces dernières est possible sans augmentation de leur coût énergétique.
Par ailleurs, les cryptomonnaies de nouvelle génération utilisent d’autres mécanismes comme « la preuve d’enjeu » ( proof of stake en anglais) utilisant beaucoup moins d’énergie. Avec les progrès technologiques constants du secteur, il est certain que des solutions à ce problème devraient être trouvées avec le temps.
#3 Que dit la Bible concernant le Bitcoin et les cryptomonnaies ?
Sans surprise, il n’existe aucune mention implicite de cryptomonnaies dans la Bible. En revanche, la multitude de versets sur la manière de considérer l’argent et les richesses du monde suffit pour renseigner le chrétien à ce sujet.
A. L'amour de l'argent
Car l’amour de l’argent est une racine de tous les maux ; et quelques-uns, en étant possédés, se sont égarés loin de la foi, et se sont jetés eux-mêmes dans bien des tourments.
Timothée 6 : 10
Les Écritures regorgent de versets mettant en garde contre l’amour de l’argent. Cette insistance s’explique en partie par le fort risque d’idolâtrie que les richesses peuvent exercer chez l’Homme.
Par définition, l’amour de l’argent, parfois personnifié par Mammon, représente l’opposé de la foi en Dieu. C’est penser que l’argent permet d’acquérir la sécurité, la prospérité et le bonheur.
Il est important de préciser que ce n’est pas l’argent qui est condamné, mais bien l’amour de l’argent. Un chrétien a le droit de posséder des richesses, il doit cependant veiller à ce que ces dernières n’occupent pas une place trop importante dans sa vie.
L’argent est par ailleurs un outil formidable pour l’avancement du Royaume de Dieu. Il permet par exemple de financer des implantations d’église, projets missionnaires, œuvres chrétiennes…
B. L'enrichissement rapide
Un homme fidèle est comblé de bénédictions, mais celui qui est pressé de s’enrichir ne restera pas impuni.
Proverbe 28 : 20
Un homme envieux a hâte de s’enrichir, Et il ne sait pas que la disette viendra sur lui.
Proverbe 28 : 22
Une fortune mal acquise diminue, mais celui qui amasse peu à peu augmente son bien.
Proverbes 13 : 11
D’après le livre de Proverbes, il semblerait que les richesses obtenues par des moyens rapides ne jouissent guère de conséquences positives. Les versets indiquent plutôt une préférence pour le travail diligent et un enrichissement progressif.
Acquérir une fortune soudaine présente de nombreux inconvénients.
Premièrement, elle est souvent jugée comme suspecte (prise de risque importante, moyens immoraux, …).
Deuxièmement, la réussite avec une petite quantité d’effort, ne permet pas à l’individu de comprendre la valeur du travail et la satisfaction que génère un dur labeur.
Troisièmement, en si peu de temps, l’individu n’a pas acquis assez de compétences pour gérer une telle fortune. Les nombreux gagnants du loto ou sportifs, ruinés en quelques années, en sont un bon exemple.
Ainsi, il me semble préférable d’adopter une stratégie long-terme en conservant ses cryptomonnaies sur plusieurs années, plutôt que de faire de l’achat-revente sur de courtes périodes dans l’espoir d’un gain rapide.
C. Intendance biblique & dons
C’est à l’Eternel qu’appartient la terre avec tout ce qu’elle contient, le monde avec tous ceux qui l’habitent,
Psaume 24 : 1
L’intendance biblique se caractérise de la manière suivante : Dieu est le propriétaire de tout sur cette terre et, par conséquent, les humains ne sont que des gestionnaires des ressources ici-bas.
Par définition, un intendant est une personne à qui l’on confie la gestion de ressources. Il n’est pas le propriétaire, mais simplement un administrateur, il n’est donc pas libre de faire ce qu’il veut avec, mais doit agir dans l’intérêt du détenteur.
Si Dieu confie ses ressources (argent, dons, biens, temps, opportunités, énergie …), c’est uniquement pour qu’elles servent à Lui rendre gloire et non pour que l’humain satisfasse ses propres désirs.
Cette notion d’intendance est particulièrement présente dans la parabole des talents, où chaque serviteur doit rendre des comptes sur la manière dont il a administré les richesses qui lui ont été confiées.
Pour être un bon intendant, le chrétien est appelé à utiliser son argent et ses richesses pour l’avancée du Royaume de Dieu. En donnant aux églises, aux diverses œuvres chrétiennes et aux pauvres, le croyant « rend » l’argent à Dieu et s’amasse ainsi de trésors dans le ciel.
D. Le contentement
Je ne dis pas cela en raison d’un manque ; moi, en effet, j’ai appris à me contenter de l’état où je me trouve. Je sais vivre humblement comme je sais vivre dans l’abondance. En tout et partout, j’ai appris à être rassasié et à avoir faim, à être dans l’abondance et à être dans le manque. Je peux tout en celui qui me rend puissant. »
Philippiens 4.11–13
L’être humain tend naturellement vers le mécontentement. Il pense qu’en possédant davantage, il sera plus heureux et satisfait dans sa vie. La Bible souligne pourtant que la principale richesse du croyant se trouve en Dieu, et que peu importe sa position dans la société, il doit être reconnaissant pour ce qu’il a.
Le but n’est pas de renoncer à ses désirs ou de fermer la porte à d’éventuelles améliorations de ses conditions de vie, mais plutôt d’accepter sa situation actuelle et de garder à l’esprit que rien sur terre ne pourra nous combler, si ce n’est Dieu.
Le contentement et le don sont d’ailleurs d’excellents moyens de se prémunir contre l’amour de l’argent.
#4 Un chrétien peut-il spéculer ?
Aujourd’hui, même s’il existe certaines utilisations concrètes de cryptomonnaie dans la vie réelle, l’écrasante majorité des achats sont réalisés dans l’espoir d’une plus-value future. Les motivations sont donc purement spéculatives.
D’autant plus que, contrairement au marché actions, ce type d’actif n’est pas directement relié à une entreprise qui emploie des individus et génère des bénéfices à travers une activité commerciale. Le prix d’une cryptomonnaie est principalement basé sur l’offre et la demande.
Ainsi, avant d’investir dans les cryptomonnaies, il est important de réfléchir sur la spéculation, et se demander si elle est morale ou non.
A. Tous spéculateur !
Le spéculateur est souvent assimilé à un preneur de risque excessif, à un trader qui achète un actif dont le prix est particulièrement volatil dans l’espoir d’un gain important et rapide. C’est sans doute ce qui explique l’image négative de la spéculation.
En réalité, la définition s’étend bien au-delà de la Finance et des jeux d’argent. La spéculation correspond en effet à tous les choix réalisés par un individu, qui l’engagent sur le futur, à travers l’anticipation de certains événements, et en prenant le risque que ces anticipations ne se réalisent pas.
Étant donné la nature de l’être humain à constamment prévoir ce qui va arriver et s’y préparer, il existe un certain degré de spéculation dans toute activité de la vie quotidienne.
Il ne sert donc à rien de dénoncer la spéculation en tant que telle, puisque tout le monde spécule, consciemment ou non.
Toutefois, dans la suite de l’article, le terme « spéculation » fera référence aux opérations financières impliquant un risque important, dont le marché des cryptomonnaies fait partie.
B. L’impact de la spéculation financière sur la société
De nombreuses personnes reprochent à la spéculation financière d’être la source de l’augmentation des prix sur les marchés ou encore de la création de « bulles » pouvant mener à des conséquences désastreuses.
Lorsque les marchés financiers se déconnectent trop de l’économie réelle, ils deviennent une source d’instabilité pour la collectivité et peuvent mener à des crises systémiques (crise des subprimes, crise grec, …). Cette instabilité est d’une certaine manière exacerbée par les spéculateurs, car plus les écarts de prix sont élevés, plus ils gagnent.
De plus, la spéculation est également critiquée pour être une activité « non-productive », puisqu’il est possible de se faire de l’argent sans réel effort.
Cette affirmation demeure, selon moi, un peu excessive car, étant donné le risque encouru par le spéculateur sur les marchés financiers, un vaste travail en amont est nécessaire pour tenter d’anticiper l’évolution des prix.
La spéculation financière sur les marchés présente également certains avantages : elle permet de rémunérer les preneurs de risque, favorise la liquidité sur les marchés en augmentant le nombre d’acheteurs et de vendeurs et, dans certaines situations, de stabiliser les prix.
Pour conclure, il semblerait que, d’un point de vue macro-économique, la spéculation est utile à condition qu’elle ne soit pas excessive.
C. Les règles à suivre avant de spéculer avec son argent
A mon sens, la spéculation financière n’est pas à proscrire pour le chrétien. Il existe toutefois quelques règles à respecter :
- Règle n°1 : une pratique commerciale honnête
Celui qui est assoiffé de profit trouble sa maison, mais celui qui déteste les pots-de-vin vivra.
Proverbes 15:27
Le chrétien se doit de respecter les commandements divins dans ses investissements, il ne peut utiliser des pratiques malhonnêtes pour arriver à ses fins (manipulation de marché, escroquerie, non-respect des règles, délit d’initié …).
- Règle n°2 : un travail nécessaire en amont
Afin de limiter au maximum les risques qu’implique une action spéculative, il est nécessaire de bien étudier l’actif et le marché dans lequel on souhaite investir.
Ce conseil est d’autant plus vrai pour les cryptomonnaies. Il existe en effet de nombreuses arnaques ou des projets tendances qui n’ont en réalité aucune utilité et donc aucune valeur (exemple : Dodgecoin).
Les multiples ressources disponibles comme les vidéos, blogs, livres ou encore les podcasts font qu’il est devenu très facile de se former et d’être au courant de l’actualité.
- Règle n°3 : Une prise de risques mesurée
Comme vu précédemment, le chrétien est un intendant. Il ne peut faire n’importe quoi avec les ressources que Dieu lui a confiées. L’argent doit être utilisé avec sagesse, pour l’avancement du Royaume de Dieu, mettre sa famille en sécurité et préparer son avenir.
Ainsi, pour les investissements hautement spéculatifs comme les cryptomonnaies, il est recommandé de mettre de l’argent que l’on est prêt à perdre. Ce type de placements est un bon moyen pour diversifier son portefeuille, mais il serait dangereux d’y mettre l’intégralité de son capital.
- Règle n°4 : Attention à l’addiction
La Bible rappelle à de nombreuses reprises l’importance du contrôle de soi :
Ne vous enivrez pas de vin: cela mène à la débauche. Soyez au contraire remplis de l’Esprit
Ephesiens 5 : 18
Elle (la grâce de Dieu) nous éduque et nous amène à nous détourner de tout mépris de Dieu et à rejeter les passions des gens de ce monde. Ainsi nous pourrons mener, dans le temps présent, une vie équilibrée, juste et pleine de respect pour Dieu,
Tite 2 : 12
De la même manière que l’alcool, les drogues ou les jeux d’argent, les produits à forte volatilité comme les cryptomonnaies peuvent devenir addictifs et mener à des situations critiques.
A noter que le risque d’addiction est accentué si l’acheteur se positionne sur des périodes courtes (trading), contrairement à l’investisseur long-terme qui sera émotionnellement moins dépendant de l’évolution des prix.
- Règle n°5 : Adopter une vision long-terme
La richesse mal acquise diminue, Mais celui qui amasse peu à peu l’augmente.
Proverbes 13 : 11
L’approche court-terme (également appelée trading) consiste à acheter et à revendre des produits financiers (actions, Forex, matières premières, cryptomonnaies…) sur une courte période afin de réaliser des plus-values.
Elle nécessite du temps, de l’expérience, une connaissance approfondie des marchés financiers, ainsi que de maîtriser l’analyse graphique pour tenter d’anticiper les futures variations du marché. Cette approche est risquée.
De son côté, la stratégie long-terme (également appelée holding) consiste à conserver des actifs financiers sur plusieurs années dans le but de récolter une plus-value plus conséquente.
Cette méthode permet de s’affranchir des effets d’annonce, de la fluctuation des prix sur le court terme, ce qui limite le risque et le stress. Elle ne demande par ailleurs que très peu de temps de gestion. Il faudra toutefois s’armer de patience pour en voir les fruits.
D. Cryptomonnaie : de la spéculation, mais pas que.
Pour réaliser des bénéfices avec ce type d’actif, la méthode la plus connue consiste à acheter une cryptomonnaie et à la revendre lorsque son prix a monté. Il existe également une autre méthode, un peu moins utilisée, qui permet cette fois-ci de gagner des cryptomonnaies de manière passive.
Plutôt que de laisser dormir ses cryptomonnaies dans son portefeuille, il est possible de les « placer » et de récolter des intérêts sous forme de cryptomonnaies.
Diverses techniques sont utilisées pour « investir » ses cryptomonnaies comme le staking, le masternode, le lending, liquidity mining,…
Il est important de préciser que ces gains sont versés sous forme de cryptomonnaies. Les retours sur investissement sont donc dépendants des coins/token et non d’euros.
Par exemple, en « stakant » 10000 ADA (cryptomonnaie de Cardano) avec un intérêt de 10%, il est possible de récolter 1000 ADA par an. Peu importe que le prix de la cryptomonnaie ait explosé ou ce soit effondré entre temps, 1000 ADA seront reçus.
Ainsi, en plus de gagner de l’argent via l’augmentation du prix d’une cryptomonnaie, il devient possible d’accroître encore plus ses gains en augmentant le nombre de coins dans son portefeuille.
#5 Un moyen de purifier le système monétaire actuel ?
Dans le milieu chrétien, les questions morales liées à l’argent sont principalement centrées sur l’individu : quelle est ma relation avec l’argent ? Est-ce une idole pour moi ? Est-ce que je l’utilise de la meilleure des façons ? …
Mais qu’en est-il des systèmes monétaires dans leur ensemble ?
Il existe une opinion discutable, mais pas inintéressante, qui stipule que toutes les monnaies ne sont pas égales d’un point de vue moral.
Dans le livre Thanks God for Bitcoin, divers auteurs chrétiens (plutôt libertariens) chargent le système monétaire actuel en l’accusant d’être moralement mauvais, à cause de l’inflation qu’il génère.
La monnaie n’étant plus corrélée à l’or, les gouvernements peuvent créer autant d’argent qu’ils le désirent, ce qui dévalue la monnaie et « vole » indirectement les citoyens.
L’impression d’argent est bon marché, facile à masquer, et ses conséquences négatives n’apparaissent généralement pas avant un certain temps. Elle permet aux gouvernements de résoudre rapidement des problèmes immédiats, ce qui apaise et rassure les citoyens, mais ce sont les générations suivantes qui en feront les frais.
Pour les auteurs du livre, le Bitcoin pourrait être la solution à ce problème du fait de ses nombreuses caractéristiques « morales » : transparence, offre limitée, sécurité, décentralisation, non-manipulable par les gouvernements, …
#6 BiblePay, une cryptomonnaie chrétienne !
Comme vu précédemment, les cryptomonnaies et la blockchain représentent une réelle avancée technologique. Leurs utilisations sont nombreuses, et devraient impacter favorablement l’ensemble des secteurs de la société dans les prochaines années.
En conséquence, des chrétiens se sont demandés si cette innovation ne pourrait pas être utilisée pour l’avancée du Royaume de Dieu.
A titre d’exemple, on peut citer BiblePay qui une blockchain déflationniste permettant notamment le partage de vidéos, de NFTs, d’études bibliques, de prières et autres ressources chrétiennes de manière totalement décentralisée.
De plus, lors du minage, 10% des coins créés sont directement reversés à des œuvres caritatives chrétiennes. Ces dernières sont sélectionnées par la communauté BiblePay via un système de vote.
Pour plus d’information sur ce projet : https://www.biblepay.org/
Conclusion
La blockchain et les cryptomonnaies devraient continuer à se démocratiser dans les prochaines années, et chaque individu sera tôt ou tard dans l’obligation de s’y intéresser.
A mon sens, rien dans la Bible ne s’oppose à leur utilisation. Le chrétien doit cependant veiller à ce que Dieu reste au centre et que l’achat de cryptomonnaies ne le mette pas, lui ou sa famille, dans une situation difficile.
Etant donné leur potentiel, investir une petite part de son capital dans les cryptomonnaies peut être financièrement pertinent. Je répète qu’il est toutefois important de se former avant de se lancer.
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7 commentaires
Hortense · 03/10/2021 at 4:53 pm
Très édifiant !!!!
Antoine · 28/11/2021 at 6:02 pm
Très bon article !
Honore Hoto · 02/09/2024 at 5:33 pm
Je pense que c’est inspiré ces commentaire. Que Dieu nous donne plus de révélation à ce sujet
michael · 23/07/2022 at 12:59 pm
très bon article .
merci beaucoup très edifiant
YAVO · 16/01/2023 at 10:20 pm
Merci pour des éclaircissements à travers la parole de Dieu. Avec ceci, des points de voiles sont levés à mon niveau. Merci encore et que Dieu vous guide dans votre logique !
DENIS · 04/03/2024 at 12:57 pm
Très intéressant et rassurant , car réflexions basées sur la parole de DIEU. Merci pour ces lumières , je me suis abonné a la new letter
Que Dieu vous bénissent!
Paul · 25/09/2024 at 2:33 pm
J’ai besoin de votre aide d’urgence je suis chrétienne et je crois que je me suis fait arnaquer
Pouvez vous m’appeler au 0786176243 svp