Pourquoi les hommes désertent-ils les Églises évangéliques ?
Publié par Valentin le
Pourquoi les hommes désertent-ils les Églises évangéliques ?
En observant la composition des Églises évangéliques, on remarque que les femmes y sont bien plus nombreuses que les hommes.
Il serait tentant de penser que les femmes sont, par nature, plus enclines à la pratique religieuse. Cependant, cette observation n’est pas universelle : les autres religions et même certaines dénominations chrétiennes montrent un équilibre, voire une prédominance masculine.
Alors, pourquoi les hommes sont-ils si peu présents dans les églises évangéliques ? En quoi leur absence pose-t-elle un problème pour la communauté ? Et surtout, comment encourager leur retour sur les bancs des églises ?
Dans cet article, nous explorerons l’importance des hommes dans la vie de l’Église, les raisons de leur faible présence actuelle, et nous réfléchirons aux moyens de les encourager à retrouver leur place au sein de la communauté chrétienne.
Table des matières
#1 Avant-propos
Cet article s’inspire du livre Why Men Hate Going to Church de David Murrow et contient une part de subjectivité. Bien que les observations présentées reposent largement sur des généralités et qu’il existe toujours des exceptions, je pense que ce constat reflète une réalité, particulièrement dans le contexte des Églises occidentales.
Par ailleurs, l’objectif n’est pas de dénigrer les femmes, qui sont essentielles au bon fonctionnement de l’Église, mais de souligner les défis posés par une présence féminine disproportionnée et l’absence d’hommes.
#2 Le constat : une surreprésentation féminine dans le christianisme
Dans le christianisme, les femmes sont souvent majoritaires au sein des assemblées. Ce phénomène, présent dans presque toutes les dénominations sauf les Églises orthodoxes, est particulièrement visible chez les protestants libéraux et évangéliques.
Selon plusieurs études sociologiques sur la pratique religieuse, les femmes représentent généralement entre 60 % et 70 % des fidèles dans les Églises protestantes et évangéliques en Occident, un déséquilibre encore plus prononcé parmi les jeunes générations.
Historiquement, bien que les femmes aient souvent été majoritaires, les hommes occupaient toutes les positions d’autorité. Cela mettait en valeur leur rôle et contribuait à une Église perçue comme plus masculine et équilibrée.
Ce changement serait apparu au XIXᵉ siècle, avec l’essor de la modernité, les transformations sociales qui en ont découlé, et les divers réveils spirituels américains. Ces réveils ont favorisé des pratiques plus émotionnelles et relationnelles, souvent au détriment des traditions et d’une réflexion intellectuelle sur la foi. Cela a attiré davantage de femmes, éloigné certains hommes et contribué à une libéralisation progressive des églises.
#3 Pourquoi les hommes sont-ils indispensables pour l'Église ?
A) Les hommes assurent la direction spirituelle de l'Église
Dans la Bible, l’Église locale est dirigée par les anciens. Ceux-ci exercent une gouvernance spirituelle et pastorale en soumission à Christ, le véritable chef de l’Église. Leur autorité, exercée collectivement, vise à préserver la doctrine, veiller sur le troupeau et appliquer, si nécessaire, la discipline ecclésiale. Par leur enseignement et leur exemple, ils maintiennent l’Église fidèle à sa mission biblique et à l’Évangile.
Cette responsabilité d’ancien a été confiée uniquement aux hommes, conformément à l’enseignement biblique et à la tradition chrétienne. Aucun exemple de femmes occupant ce rôle n’est mentionné dans la Bible. La présence de femmes pasteurs est un phénomène lié à la modernité et n’a pas de fondement scripturaire évident.
Ainsi, une diminution du nombre d’hommes dans les églises réduit le nombre de personnes qualifiées pour devenir anciens et guider fidèlement la communauté.
B) Les hommes apportent de l’ordre
Les hommes accordent souvent plus d’importance aux règles, tandis que les femmes mettent davantage l’accent sur les relations. Bien que le relationnel soit important dans la vie d’une église, l’inclination masculine à valoriser la rigueur et la structure joue un rôle essentiel pour assurer la solidité de la communauté ecclésiale.
Les hommes renforcent l’ordre, la discipline et la clarté doctrinale tout en veillant à une application cohérente des principes bibliques. L’attachement aux normes morales et doctrinales garantit une défense ferme des valeurs bibliques, protégeant la communauté contre les influences extérieures susceptibles de compromettre sa mission spirituelle.
C) Les hommes prennent des risques
Les hommes ont une inclination naturelle à prendre des risques, ce qui est vital pour le dynamisme, la survie et l’expansion d’une église. Leur capacité à affronter l’incertitude et à se lancer dans des projets audacieux permet à l’Église de sortir de sa zone de confort et d’accomplir sa mission de manière proactive.
Sans la présence d’hommes, une Église tend à devenir passive, à s’enfermer dans une routine stérile et à perdre son dynamisme. Elle prend moins de risques, entreprend moins et abandonne une vision conquérante. Finalement, elle se transforme en un simple cercle social, glissant inexorablement vers le déclin, voire la disparition.
D) Les hommes apportent des ressources financières
Dans le monde chrétien, les hommes jouent traditionnellement le rôle de soutiens financiers pour leur famille. Ils deviennent ainsi, indirectement, les principaux contributeurs au soutien matériel de l’Église, participant de manière significative à son fonctionnement et à sa mission.
La présence des hommes dans l’Église garantit des donateurs engagés et des leaders prêts à soutenir des projets à long terme, tels que les missions, les infrastructures ou les activités communautaires.
De plus, les hommes ont souvent une approche structurée de la gestion des ressources, ce qui peut aider une Église à mieux planifier et utiliser ses finances de manière efficace et responsable.
E) Les hommes contribuent à la croissance de la communauté
Les hommes jouent un rôle essentiel dans la croissance de la communauté ecclésiale, non seulement par leur présence, mais aussi par leur capacité à inviter et encourager d’autres hommes à s’impliquer. Un environnement où les hommes sont impliqués devient naturellement plus attractif pour d’autres hommes, car ils y trouvent des relations fraternelles, des modèles inspirants et une atmosphère qui met en avant leurs contributions spécifiques.
De plus, la présence d’hommes dans une église attire également les femmes, favorisant ainsi la formation de couples et de familles au sein de la communauté. Les familles restent généralement de nombreuses années au sein d’une église, et les enfants, s’ils restent fidèles à la foi, deviennent à leur tour des membres actifs de la communauté, contribuant à son renouvellement spirituel, à sa stabilité et à sa transmission intergénérationnelle.
#4 Les raisons pouvant expliquer l’absence d’hommes dans les Églises
Raison #1 : Une fausse représentation de Jésus
Dans la société, Jésus est souvent présenté comme une figure douce, aimante, compatissante et pacifiste, presque hippie, ce qui tend à résonner davantage auprès des femmes. Cependant, cette représentation est non seulement réductrice, mais aussi trompeuse, car elle occulte des aspects essentiels de Sa personne.
Jésus manifestait une autorité sans compromis. Il chassait les marchands du Temple (Jean 2:13-17), dénonçait l’hypocrisie des pharisiens (Matthieu 23) et enseignait avec autorité (Matthieu 7:29). Il reprenait fermement les pécheurs, les appelant à la repentance, et affrontait le mal avec courage et détermination, sans jamais céder à la complaisance.
Les églises évangéliques accentuent cette représentation en insistant sur un Jésus « amical », tout en oubliant souvent d’aborder la colère de Dieu, son appel à la repentance et la réalité du jugement, des aspects pourtant essentiels pour comprendre pleinement l’Évangile et le caractère de Dieu tel qu’il est révélé dans les Écritures.
Cette fausse représentation de Jésus peut décourager les hommes de fréquenter l’Église, car ils ne s’identifient pas à un modèle qui valorise uniquement la douceur au détriment de l’autorité et de l’ordre.
Raison #2 : Un environnement féminin
Les églises évangéliques, majoritairement composées de femmes, créent naturellement des activités davantage adaptées à leurs préférences, ce qui attire encore plus de femmes et éloigne les hommes. C’est un cercle vicieux.
Dans son livre Why Men Don’t Go to Church, David Murrow affirme que lorsqu’une assemblée dépasse 70 % de femmes, l’Église est vouée à disparaître, car il devient presque impossible d’y attirer de nouveaux hommes.
Dans de nombreuses communautés, le culte et les activités sont largement orientés vers la recherche d’émotions, d’expériences individuelles, de relations interpersonnelles, de spontanéité et d’introspection, tout cela étant à l’opposé de ce qui résonne généralement chez les hommes. En effet, ces derniers privilégient des approches directes, structurées, utiles et bien organisées, et détestent perdent leur temps.
Par ailleurs, de nombreuses pratiques dans les églises évangéliques mettent les hommes mal à l’aise. Parmi celles-ci : les témoignages personnels prolongés, les groupes de prière où des sujets très intimes sont partagés, les louanges modernes très émotionnelles, les prédications légères manquant de profondeur intellectuelle, ainsi qu’un ton parfois irrévérencieux ou trop familier envers Dieu.
Un exemple révélateur de la féminisation de l’Église réside dans le vocabulaire des évangéliques contemporains : « avoir une relation personnelle avec Dieu », « prier Papa », « Jésus t’aime », « moment privilégié avec Dieu », ou encore « développer une intimité avec Lui ».
Ce langage, absent des traditions chrétiennes historiques, est apparu aux XVIIIe et XIXe siècles, influencé par le piétisme et les grands réveils évangéliques. Imprégné de sensibilité romantique et émotionnelle, il a durablement façonné le mouvement évangélique actuel, mais peut parfois rebuter les hommes.
Raison #3 : Des enseignements déconnectés de la réalité masculine
Les Églises évangéliques contemporaines échouent souvent à répondre aux aspirations profondes et aux réalités quotidiennes des hommes, créant un fossé entre leur message et les besoins masculins.
Ne trouvant pas ces réponses au sein des Églises, les hommes cherchent à s’accomplir ailleurs : dans leur carrière professionnelle, leurs cercles d’amis, des activités sportives ou des mouvements sociaux qui répondent mieux à leurs aspirations et besoins.
Dans ce contexte, il n’est pas rare de voir des jeunes croyants se tourner vers des figures non chrétiennes, comme Jordan Peterson ou d’autres personnalités, dont le discours semble répondre de manière plus directe et pragmatique à leur réalité quotidienne.
Enfin, certains enseignements critiquent des traits masculins comme l’ambition, la compétitivité ou une forme d’énergie combative, qui, canalisés de manière biblique, pourraient devenir des forces positives pour le Royaume de Dieu. En marginalisant ces traits, les hommes sont empêchés d’exprimer pleinement leur nature de manière constructive.
Raison #4 : Un mauvais leadership de l’Église locale
Le rôle de la direction dans une Église est déterminant pour inspirer, guider et motiver les hommes. Pourtant, plusieurs dysfonctionnements dans la structure ou dans les comportements des dirigeants peuvent fragiliser l’engagement masculin.
Tout d’abord, la présence de femmes occupant des rôles d’autorité dans de nombreuses Églises évangéliques, que ce soit en tant que pasteurs ou enseignantes, peut constituer un frein pour l’engagement de certains hommes.
En effet, en plus d’aller à l’encontre des enseignements bibliques et de la tradition chrétienne, cela suscite chez eux un sentiment de perte de leur rôle de leadership. Une femme, avec sa perspective unique, pourrait rencontrer davantage de difficultés à comprendre et à répondre aux attentes des hommes de manière significative.
Ainsi, lorsqu’une Église commence à nommer des femmes en tant qu’anciens et diacres, l’assemblée peut tendre à se féminiser, ce qui risque, à long terme, de fragiliser son dynamisme. Par ailleurs, de nombreuses dénominations protestantes historiques ayant accepté l’ordination de femmes pasteurs traversent aujourd’hui une crise importante.
Toutefois, le simple fait que le pasteur soit un homme ne suffit pas à prévenir la féminisation de l’Église. De nombreux anciens, ayant grandi dans des environnements où les influences féminines prédominaient, adoptent inconsciemment un style de leadership axé sur la sensibilité, une douceur parfois excessive, et l’évitement des conflits. Ce style pastoral, bien qu’apprécié dans des contextes particuliers, ne répond pas aux attentes des hommes qui recherchent un leader spirituel clair, ferme et inspirant.
Les hommes apprécient un leader solide dans sa foi, ferme dans ses convictions et capable de communiquer avec clarté et autorité. Ils veulent des anciens qui proclament l’Évangile avec audace, sans honte ni compromis. Si le pasteur n’inspire ni respect ni confiance, les hommes finiront par se désengager, laissant l’Église s’affaiblir et décliner.
Par ailleurs, de nombreux pasteurs ne sont tout simplement pas faits pour être pasteurs. Beaucoup embrassent ce rôle sans posséder les qualités essentielles de leadership, de courage et de vision nécessaires pour guider une communauté. Leur ministère se réduit alors à des discours convenus, sans force ni impact, incapables de défier, inspirer ou fortifier leur assemblée.
De plus, dans le monde évangélique francophone, le ministère pastoral est devenu une « voie de garage » pour certains. En échec professionnel ou scolaire, souvent perdus dans leur vie, ils se tournent par défaut vers des études de théologie, faute d’autres options viables. Ces personnes deviennent pasteurs non par vocation, mais par nécessité, ce qui nuit inévitablement à la qualité du leadership ecclésial et fragilise les Églises.
Raison #5 : Un désengagement des Églises vis-à-vis de la société
L’absence d’hommes dans les Églises peut s’expliquer, en partie, par un désengagement visible de ces dernières vis-à-vis des enjeux concrets de la société. Trop souvent, les Églises et associations chrétiennes semblent centrées sur des activités internes, sans offrir de réponses tangibles aux défis sociaux, économiques, politiques ou culturels auxquels les hommes sont confrontés au quotidien.
Les hommes possèdent un instinct naturel de combat, les poussant à se battre pour des causes justes. La Bible utilise un langage guerrier pour décrire la foi : l’Ancien Testament raconte des batailles victorieuses et des psaumes exaltant le courage, tandis que le Nouveau Testament appelle au combat spirituel. Cet instinct naturel pour le combat devient une force lorsqu’il est dirigé vers des causes justes.
Car nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes.
Éphésiens 6 : 12
Si l’Église ne propose pas aux hommes un rôle de bâtisseurs et de conquérants, ils chercheront ailleurs une raison de s’investir. Une Église qui leur offre un but clair et une mission noble peut raviver leur engagement et mobiliser leur énergie pour transformer le monde à la lumière de l’Évangile.
Selon moi, l’un des piliers essentiels pour redonner cet élan réside dans la redécouverte de la notion du Royaume de Dieu. Longtemps centrale, mais désormais souvent éclipsée dans les Églises contemporaines, cette théologie appelle les croyants à œuvrer activement pour transformer la société afin de refléter la gloire de Dieu.
#5 Des pistes pour attirer les hommes dans les Églises évangéliques
Piste #1 – Confier les postes de direction et d’enseignement aux hommes.
Encourager les hommes à assumer des rôles de direction au sein de l’Église locale leur permet de se sentir responsables et engagés dans la mission spirituelle et organisationnelle de la communauté. De plus, cela permet de limiter la création d’activités moins attractives pour les hommes, qui pourraient indirectement contribuer au déclin de l’Église locale.
Par ailleurs, il me semble que cette réflexion ne devrait pas se limiter au rôle des anciens ou des diacres. Toute position d’autorité ou d’enseignement dans l’Église locale, qu’elle soit formelle ou informelle, devrait revenir aux hommes. Cela inclut des rôles tels que responsables de la louange, du groupe de jeunes ou de l’école du dimanche, qui ne devraient pas être assumés par des femmes.
Que la femme reçoive l’instruction dans le calme, avec une entière soumission. Je ne permets pas à la femme d’enseigner, ni de prendre de l’autorité sur l’homme ; qu’elle demeure dans le calme. Car Adam a été formé le premier, Ève ensuite ; et ce n’est pas Adam qui a été séduit, mais la femme, séduite, s’est rendue coupable de transgression.1 Timothée 2 : 11-14
Une exception pourrait être envisagée lorsque des femmes enseignent exclusivement à d’autres femmes, comme mentionné dans la Bible.
Dis aux femmes âgées qu’elles doivent avoir l’attitude qui convient à des personnes consacrées à Dieu : qu’elles ne soient pas médisantes ni adonnées au vin, mais qu’elles enseignent ce qui est bien, afin d’apprendre aux jeunes femmes à aimer leur mari et leurs enfants, à être sages, pures, occupées aux soins domestiques, bonnes, soumises à leur mari, afin que la parole de Dieu ne soit pas calomniée.
Tite 2 : 3-5
Piste #2 – Le pasteur doit être un modèle pour les hommes
Le leadership pastoral doit conjuguer force, clarté et conviction pour inspirer et motiver les hommes. Ces derniers aspirent à des anciens capables de proclamer l’Évangile avec courage et autorité, sans concessions, tout en incarnant une vision solide et une parole franche qui interpelle et inspire.
Les hommes acceptent volontiers d’être dirigés et corrigés par un autre homme, à condition que ce dernier incarne le respect et l’intégrité, des qualités qui suscitent naturellement leur confiance et leur admiration.
Ainsi, en plus des qualifications mentionnées dans 1 Timothée 3:1-7 et Tite 1:5-9, l’assemblée devrait privilégier des hommes capables d’incarner pleinement ces qualités de leadership spirituel.
Piste #3 – Les activités et les enseignements doivent être avant tout être destinés aux hommes
Pour attirer davantage les hommes, les Églises devraient leur donner une place prioritaire dans leurs prédications, enseignements et diverses activités.
L’objectif est de créer un environnement où les hommes se sentent valorisés, compris et équipés pour embrasser pleinement leur rôle spirituel, familial et communautaire, tout en trouvant un sens profond et une direction claire.
Si une Église locale parvient à instaurer un véritable esprit d’amitié et de camaraderie entre les hommes, elle s’assure un avenir. Un tel environnement facilitera non seulement la fidélisation des hommes déjà présents, mais aussi l’arrivée de nouveaux, contribuant ainsi à la croissance et au dynamisme de la communauté.
Il est essentiel de souligner qu’une Église qui s’adresse spécifiquement aux hommes n’éloignera pas pour autant les femmes. Au contraire, lorsque les hommes assument pleinement leur rôle et leur mission, ils favorisent un environnement où les femmes peuvent s’épanouir, grandir spirituellement et contribuer de manière significative à la vie de l’Église et à l’avancement du Royaume de Dieu.
Piste #4 – Supprimer les activités peu productives et non essentielles
Pourquoi les églises sont-elles si peu productives ? Elles essaient de plaire à tout le monde. Elles ne savent pas dire non. Elles en font trop et finissent par mal faire beaucoup de choses. Elles ajoutent constamment des programmes ministériels sans jamais élaguer ceux qui ne sont pas efficaces.
David Murrow
Comme expliqué précédemment, les hommes détestent perdre leur temps ; ils recherchent des faits, de l’excellence, de la profondeur doctrinale et du concret. Ils souhaitent également être corrigés avec justesse, édifiés spirituellement, et recevoir des enseignements qui les défient et les encouragent à grandir dans leur foi et leur rôle.
Les hommes investissent rarement leur temps et leur énergie dans des initiatives sans fruits tangibles. Malheureusement, de nombreuses Églises évangéliques proposent une multitude d’activités non essentielles et peu édifiantes.
Ces événements incluent souvent des activités telles que des soirées de louange, des représentations théâtrales, des campagnes sur les réseaux sociaux ou encore des conférences inter-Églises. Bien qu’organisées avec de bonnes intentions, elles manquent parfois d’une réelle évaluation de leur impact.
Ainsi, pour attirer les hommes, les Églises évangéliques devraient se recentrer sur l’essentiel : des études bibliques approfondies, l’apprentissage de la théologie, l’exploration des richesses de la Tradition chrétienne, la formation en apologétique et des temps de prière. Tout ce qui n’édifie pas ou n’apporte aucune valeur ajoutée mesurable à l’Église devrait être supprimé.
Piste #5 – Promouvoir un Christianisme Traditionnel
Promouvoir un christianisme traditionnel dans les Églises évangéliques pourrait attirer et retenir les hommes en offrant une expérience spirituelle plus solennelle et enracinée.
En effet, une grande partie des hommes éprouve un profond dégoût pour la modernité et aspire à quelque chose de plus simple et révérencieux. Dans ce contexte, il est essentiel que les églises évangéliques cessent d’essayer d’être « cool » et réintègrent des éléments traditionnels afin de répondre à cette quête d’authenticité.
La liturgie classique, les chants sacrés et l’architecture majestueuse instaurent une atmosphère de transcendance qui satisfait leur quête d’ordre, de stabilité et de grandeur. Ces éléments les relient également à l’héritage historique et spirituel de l’Église, renforçant leur sentiment d’appartenance à une tradition riche et intemporelle.
Article à lire : Pour un christianisme évangélique intellectuel et traditionnel
Piste #6 – Séparer les garçons des filles dans les activités de l’Église
De nombreux jeunes hommes issus de foyers évangéliques cessent de fréquenter leur Église locale après le lycée, souvent au moment où ils quittent le nid familial. Les raisons de ce désengagement sont multiples, mais il est évident que l’expérience spirituelle qui leur a été proposée n’a pas répondu à leurs attentes, les poussant à chercher leur accomplissement ailleurs.
L’atmosphère féminine prédominante dans de nombreuses églises se reflète dans les activités destinées aux jeunes, où les responsables sont majoritairement des femmes, et où les activités proposées aux enfants et aux adolescents sont souvent mixtes. Les garçons s’ennuient et se sentent parfois mal à l’aise, leur manière d’interagir variant selon qu’ils sont en présence de filles ou uniquement entre garçons.
Une solution pour mieux retenir les jeunes hommes pourrait être de proposer des activités distinctes pour les garçons et les filles, tant chez les enfants que chez les adolescents. Il n’est sans doute pas anodin que, pendant des siècles, hommes et femmes étaient souvent séparés à l’école et dans de nombreuses pratiques au sein de l’Église.
Cette approche favoriserait des amitiés solides entre garçons et un environnement adapté à leurs besoins. Une séparation par sexe, encadrée par des hommes pour les garçons et des femmes pour les filles, semble plus pertinente qu’une séparation par âge, permettant aux plus âgés de guider les plus jeunes.
Ces activités non mixtes ont déjà fait leurs preuves. On peut penser au scoutisme, par exemple, qui est un excellent moyen de développer l’esprit de camaraderie, le sens des responsabilités, le leadership et des compétences pratiques. En parallèle, il constitue un formidable outil pour approfondir et renforcer la foi des jeunes qui y participent.
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1 commentaire
Edouard CALVAIRE · 27/12/2024 at 12:43 pm
Vous avez touché un sujet vraiment délicat : la surreprésentation des femmes – et du coup la sous-représentation des hommes dans nos églises. A mon humble avis, c’est un sujet qui n’a pas préoccupé la plupart des responsables de nos assemblées et qui constitue un véritable problème pour l’avenir des églises évangéliques. Si les activités de l’église ne visent pas à toucher les hommes – qui sont généralement plus difficiles à convaincre – , je crains qu’à l’avenir les fidèles ne soient que des femmes. Il faut donc changer de stratégie.