L’évangile de la prospérité : ses caractéristiques, ses origines, ses erreurs

Publié par Valentin le

L'évangile de la prospérité: ses caractéristiques, ses origines, ses erreurs !

L’évangile de la prospérité désigne un ensemble de croyances religieuses apparu au début du 20e siècle au sein de communautés évangéliques américaines. 

Il se caractérise par une théologie controversée affirmant notamment que la ferveur du croyant, sa sainteté et la qualité de sa foi, ont un impact direct sur sa réussite ici-bas. En d’autres termes, plus le croyant obéira à Dieu et l’implorera avec une foi solide, plus il sera béni.

Ce mouvement est aujourd’hui présent dans toutes les régions du monde. L’utilisation habile des divers canaux de communication, comme la télévision, la radio, Internet, ainsi que la création de maisons d’édition ou encore l’organisation de séminaires, a permis aux églises de la prospérité de gagner rapidement en visibilité et d’essaimer sans trop de difficulté.

Dans un sondage réalisé en 2006, 17 % des chrétiens américains déclaraient appartenir à ce mouvement, 61 % pensaient que Dieu voulait que les gens prospèrent et 31 % affirmaient que donner plus à l’église permettait d’être béni financièrement.

L'évangile de la prospérité

L’évangile de la prospérité transcende les barrières confessionnelles, mais touche davantage les milieux charismatiques, pentecôtistes et le courant dit « Paroles de foi ». 

Parmi les représentants contemporains de cette doctrine, on peut citer Benny Hinn, Joel Osteen, Creflo Dollar, Kenneth Copeland, T.D Jakes ou encore Joyce Meyer. En France, ce phénomène est également présent. Wikipédia cite des églises telles que le Centre d’accueil Universel, Paris Centre chrétien, Charisma ou Impact Centre Chrétien, comme faisant partie de ce mouvement.

Malgré un message ouvertement chrétien et de nombreux efforts pour partager la Bonne Nouvelle de Jésus au plus grand nombre, les évangélistes de la prospérité ne font pas l’unanimité au sein des diverses confessions chrétiennes, y compris parmi les pentecôtistes et charismatiques.

Afin de mieux comprendre ce phénomène, cet article abordera onze des caractéristiques distinctives de la théologie de la prospérité, étudiera son histoire pour mieux comprendre ses origines et analysera certains de ses enseignements controversés à la lumière des Écritures.

Table des matières

#1 Les onze caractéristiques de l’évangile de la prospérité

L’évangile de la prospérité est un mouvement si vaste et varié qu’il est impossible de résumer ses croyances de manière exhaustive. Cette partie a pour objectif de présenter onze des caractéristiques distinctives de ce mouvement. 

À noter que tous les enseignants et adeptes de la prospérité n’adhèrent pas forcément à l’intégralité des marqueurs listés ci-dessous :

Caractéristique n°1 : Dieu veut le meilleur pour le croyant

Les enseignants de l’évangile de la prospérité affirment que la souffrance et la défaite n’ont pas leur place dans la vie chrétienne. Dieu veut le meilleur pour ses enfants. Il ne les abandonnera pas dans la misère ou dans la maladie. Au contraire, Il leur garantira une vie matérielle prospère, à condition qu’ils respectent les commandements.

Joyce Meyer l’articule de cette manière : « Dieu veut le meilleur pour vous spirituellement, mentalement, émotionnellement, rationnellement et physiquement, chaque année, chaque jour, chaque instant. Et quand vous savez que Dieu veut le meilleur pour vous, vous ne pouvez qu’être rempli d’espoir. Dieu veut répondre à tous vos besoins et vous permettre d’aider les autres. »

De nombreux passages sont utilisés pour justifier cet aspect, comme Psaume 37 : 4, 2 Corinthiens 8 : 9, Deutéronome 28 : 10-13 ou encore Jean 10 : 10.

L’Eternel te comblera de biens en multipliant tes enfants, les portées de tes troupeaux et le produit de ton sol dans le territoire qu’il a juré à tes ancêtres de te donner. L’Eternel t’ouvrira son bon trésor, le ciel, pour envoyer au moment voulu la pluie sur ton pays et pour bénir tout le travail de tes mains. Tu prêteras à beaucoup de nations et tu ne feras pas d’emprunt. L’Eternel fera de toi la tête et non la queue, tu seras toujours en haut et jamais en bas, lorsque tu obéiras aux commandements de l’Eternel, ton Dieu, que je te prescris aujourd’hui pour que tu les respectes et les mettes en pratique,

Deutéronome 28 : 10-13

Caractéristique n°2 : la croix offre le salut et la prospérité

Les partisans de l’évangile de la prospérité soutiennent que Jésus n’est pas seulement mort pour racheter les péchés de l’humanité, mais également pour offrir la prospérité au croyant lors de sa vie terrestre.

Le voleur ne vient que pour voler, égorger et détruire ; moi, je suis venu afin que les brebis aient la vie et qu’elles l’aient en abondance.

Jean 10 :10

Cette prospérité inclut notamment la bonne santé, la guérison, la richesse, ainsi que le succès et la victoire.

Joyce Meyer l’exprime ainsi : « Dieu veut que vous ayez la meilleure vie possible. Si jamais vous doutez que ce soit vrai, rappelez-vous simplement qu’il a donné le meilleur de lui-même lorsqu’il a envoyé Jésus. Jésus est mort pour que, si vous acceptez Son don du salut, vous puissiez jouir de l’éternité au Ciel ; mais Il est également mort pour que vous puissiez profiter d’une bonne vie ici sur Terre. »

Joyce Meyer (2015)
Joyce Meyer (2015)

Caractéristique n°3 : une foi et une prière qui activent les lois spirituelles

L’évangile de la prospérité définit la foi comme une force, une énergie ou encore une puissance capable d’interagir avec le monde spirituel afin de modifier les éléments matériels terrestres.

De manière pratique, si une personne croit avec pleine assurance que Dieu va lui donner telle ou telle chose, alors il va la recevoir. Avec la foi, tout devient possible ici-bas.

Dans son livre The laws of prosperity, Kenneth Copeland définit ce principe de la manière suivante : « Certaines lois régissant la prospérité sont révélées dans la Parole de Dieu. La foi les fait fonctionner. »

Des passages tels que Jacques 4 : 2, Matthieu 21 : 21 ou encore 1 Jean 5 : 14 sont utilisés pour défendre l’idée qu’il est possible de faire tout type de demandes à Dieu par la prière, et qu’Il les exaucera si le fidèle démontre un niveau de foi suffisant.

Tout ce que vous demanderez avec foi par la prière, vous le recevrez. Matthieu 21 : 22

Creflo Dollar dit ceci de la prière : « Lorsque nous prions, croyant que nous avons déjà reçu ce que nous prions, Dieu n’a d’autre choix que de faire en sorte que nos prières se réalisent. »

Caractéristique n°4 : la confession positive

La mort et la vie sont au pouvoir de la langue.

Proverbes 18 :21

La confession positive (ou parfois appelée simplement « confession ») est la croyance selon laquelle les mots, prononcés ou pensés avec une foi véritable, ont un pouvoir créateur. 

En pratique, il suffit de représenter mentalement un désir, puis de le confesser avec ses lèvres pour qu’il se réalise. Cette conviction est un marqueur important du mouvement Parole de foi.

Les pasteurs de la prospérité justifient cette position en partant de la prémisse que Dieu a créé le monde avec la parole, c’est-à-dire que ce sont Ses mots qui ont produit la création (cf. Genèse 1 : 3). Le croyant, étant enfant de Dieu, aurait également accès à ce « pouvoir » créateur.

D’une certaine manière, la confession positive fonctionne comme un « amplificateur » de la foi. Avec des mots dits à haute voix, les croyants activent plus facilement les lois spirituelles établies par Dieu. La parole leur permet de changer le monde matériel qui les entoure et ainsi obtenir tout ce qu’ils désirent.

Joel Osteen dit dans son Best-seller Your Best Life Now : « Dieu a déjà fait tout ce qu’il va faire. La balle est désormais dans votre camp. Si vous voulez réussir, si vous voulez la sagesse, si vous voulez être prospère et en bonne santé, vous allez devoir faire plus que méditer et croire ; il faudra hardiment proclamer des paroles de foi et de victoire sur vous-même et sur votre famille. »

Caractéristique n°5 : le croyant est un petit dieu

Certains enseignants de la prospérité affirment que les chrétiens sont des « petits dieux ». Ils justifient leurs propos par Psaume 82 : 6 et Jean 10 : 34 où le mot « dieu » est utilisé pour désigner des humains.

« J’avais dit : ‘Vous êtes des dieux, vous êtes tous des fils du Très-Haut.’ »

Psaume 82 : 6

« Jésus leur répondit : « N’est-il pas écrit dans votre loi : J’ai dit : ‘Vous êtes des dieux.’» 

Jean 10 : 34

Ce statut divin offrirait aux croyants une autorité terrestre, ainsi que la possibilité de demander et d’obtenir tout ce qu’ils souhaitent par l’intermédiaire de Dieu.

Un autre argument avancé pour justifier cette condition divine est que, étant un enfant de Dieu, le chrétien serait de même nature que Lui. Earl Paulk disait : « Tout comme les chiens ont des chiots et les chats ont des chatons, Dieu a des petits dieux (…). Tant que nous ne comprenons pas que nous sommes des petits dieux, nous ne pourrons manifester le royaume de Dieu. »

Adam, ayant été créé « à l’image de Dieu », est considéré comme le premier « petit dieu », car il serait une extension de Dieu, et donc de nature divine. Il aurait eu toute autorité et tout pouvoir sur la terre, mais lors de la chute, ce rôle aurait été transféré à Satan, qui est devenu alors le père spirituel de l’humanité, entrainant ainsi l’apparition de la maladie, de la pauvreté et de la mort. 

L’Homme a pu néanmoins retrouver son ancien statut et sa domination sur la terre avec la résurrection de Jésus qui aurait permis de réunifier la nature spirituelle de l’humanité avec celle de Dieu. Ainsi, toute personne née de nouveau accéderait à ce pouvoir et deviendrait un petit dieu.

Benny Hinn (2019)
Benny Hinn (2019)

Benny Hinn l’exprime de cette manière « Dieu est venu sur terre et a touché un morceau de poussière et l’a transformé en Dieu…. Êtes-vous un enfant de Dieu ? Alors, vous êtes divin ! Êtes-vous un enfant de Dieu ? Alors, vous n’êtes pas humain ! ».

Certains prédicateurs avancent même que le croyant est autant l’incarnation de Dieu que Jésus-Christ l’était.

Caractéristique n°6 : un accent sur la santé et la guérison

Pour les adeptes de l’évangile de la prospérité, la mort expiatoire de Jésus ne libère pas seulement les croyants du péché spirituel, mais également des maladies physiques. Cette affirmation est justifiée par des versets tels qu’Ésaïe 53 : 5, Matthieu 8 : 17 ou encore 1 Pierre 2 : 24.

Et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris.

Esaïe 53 :5

Cette bénédiction peut être activée par des prières intenses, des jeûnes, ou en adoptant un état d’esprit qui considère que la guérison a déjà eu lieu. À noter que le manque de foi ou un péché non confessé peut empêcher la réalisation de ce processus.

Joël Osteen déclare : « Il peut sembler que la difficulté va vous vaincre. Mais vous devez continuer à vous dire : « Cette maladie ne peut pas me tuer. « , « Ce cancer ne peut pas me vaincre. », « Aucune déception, aucun accident ne peut écourter une seconde de mon divin destin. » »

Caractéristique n°7 : un accent sur la réussite financière

L’évangile de la prospérité enseigne que la foi invisible devrait conduire à des récompenses financières tangibles de la part de Dieu. Si le chrétien respecte certaines règles, alors Dieu le bénira financièrement. 

Cet argument est généralement associé à des versets tels que 2 Corinthiens 8 : 9, Malachie 3 : 10 et Matthieu 25 : 14-30.

En effet, vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ : pour vous il s’est fait pauvre alors qu’il était riche, afin que par sa pauvreté vous soyez enrichis.

2 Corinthiens 8 : 9

Certains prédicateurs affirment par ailleurs que Jésus était riche. À titre d’exemple, John Avanzini a déclaré sur TBN que Jésus avait une « belle maison », « une grande maison », qu’il « gérait beaucoup d’argent », et même qu’il « portait des vêtements de marque. »

Caractéristique n°8 : un accent sur la victoire

L’évangile de la prospérité met également l’accent sur la victoire et la réussite dans la vie du chrétien. Dieu étant à leurs côtés, les croyants peuvent réussir tout ce qu’ils entreprennent, à condition qu’ils respectent les clauses du contrat passées avec Dieu (avoir un niveau de foi élevé, jeûner, invoquer le nom de Jésus, dons réguliers …).

Ainsi, tout défi dans la vie peut être surmonté par la foi en Jésus-Christ. Dieu veut que le chrétien soit victorieux dans tous les domaines de sa vie : surmonter un mal ou une maladie physique, trouver un conjoint, obtenir un diplôme ou un nouvel emploi…

Les prêches sur ce sujet sont accompagnés de versets « triomphants » tels que Philippiens 4 : 13, Matthieu 4 : 9, Psaume 37 : 4 et Proverbes 16 : 3.

Je puis tout par celui qui me fortifie.

Philippiens 4 : 13

Paula White déclarait dans une newsletter : « VOUS êtes sur le point de réussir dans tous les domaines de votre vie. Spirituellement, financièrement et relationnellement, Dieu m’a montré que c’est une saison de victoire pour son peuple. Au fur et à mesure que j’approfondissais l’Esprit, le Seigneur révéla qu’avant ce triomphe certaines choses devaient être réglées. Plus précisément, il doit y avoir une défaite totale de vos ennemis ! »

Paula White (2011)
Paula White (2011)

Caractéristique n°9 : la loi de la récolte et de la semence

Une autre caractéristique de l’évangile de la prospérité concerne la loi de la semence et de la récolte, perceptible dans de nombreux versets bibliques tels que Galates 6 : 6-7, 2 Corinthiens 9 : 6, Proverbes 22 : 8, Luc 6 : 38, Psaume 126:5, Osée 8 : 7, Marc 10 : 30, …

Que celui à qui l’on enseigne la parole donne une part de tous ses biens à celui qui l’enseigne. Ne vous y trompez pas: on ne se moque pas de Dieu. Ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera aussi. »

Galates 6 : 6-7

En effet, la théologie de la prospérité soutient que les personnes donnant davantage pour le Royaume de Dieu, recevront davantage de bénédictions matérielles en échange. L’offrande du chrétien symbolise sa piété et de sa dévotion pour Dieu, qui le récompensera en retour. 

Tant que le chrétien maintiendra cette habitude de don, il continuera à recevoir la prospérité. Le terme de « semence de foi » est fréquemment utilisé pour désigner ce principe.

Caractéristique n°10 : la dîme et les offrandes

Apportez toutes les dîmes à la maison du trésor afin qu’il y ait de la nourriture dans ma maison. Mettez-moi ainsi à l’épreuve, dit l’ Éternel, le maître de l’univers, et vous verrez si je n’ouvre pas pour vous les fenêtres du ciel, si je ne déverse pas sur vous la bénédiction en abondance.

Malachie 3 : 10

Pour les adeptes de ce courant, la dîme est généralement considérée comme une obligation.

D’après leur interprétation de Malachie 3, ne pas la donner, c’est voler Dieu et, par conséquent, s’attirer les malédictions. Par ailleurs, les pasteurs de la prospérité affirment que la dîme n’est pas suffisante pour recevoir les bénédictions de Dieu. Il faut donner en sus.

Cette emphase sur les offrandes garantit aux églises de la prospérité une entrée d’argent importante, leur permettant en retour de financer l’implantation de nouvelles églises, de mener des actions sociales, mais également d’augmenter leur influence à travers des campagnes de communication et l’utilisation des médias.

A lire : un chrétien doit-il payer la dîme ?

Caractéristique n°11 : une emphase sur l’Alliance Abrahamique

L’Éternel dit à Abram: «Quitte ton pays, ta patrie et ta famille et va dans le pays que je te montrerai. Je ferai de toi une grande nation, je te bénirai, je rendrai ton nom grand et tu seras une source de bénédiction. Je bénirai ceux qui te béniront et je maudirai ceux qui te maudiront, et toutes les familles de la terre seront bénies en toi.»

Genèse 12 : 1-3.

L’accent mis sur l’Alliance Abrahamique est une autre caractéristique distinctive du mouvement de la prospérité.

Dans ce passage, Dieu promet à Abraham de le bénir et de bénir sa descendance. Les partisans de l’évangile de la prospérité expliquent que les chrétiens, étant les enfants spirituels d’Abraham (Galates 3), ont également le droit aux bénédictions matérielles de l’Alliance.

Kenneth Copeland a écrit dans son livre The Laws of Prosperity : « Puisque l’alliance de Dieu a été établie et que la prospérité est une clause de cette alliance, il vous faut réaliser que la prospérité vous appartient désormais ».

#2 Les origines de l'évangile de la prospérité

La naissance de l’évangile de la prospérité remonterait à la fin du 19e siècle aux États-Unis, influencée par des idées et croyances populaires très en vogue à l’époque. 

Dans son livre Blessed, Kate Bowler attribue son apparition à la rencontre de trois mouvements majeurs : le pentecôtisme, la vision américaine du travail et de la réussite, ainsi que le courant spirituel Nouvelle Pensée.

Afin de comprendre l’histoire et l’évolution de l’évangile de la prospérité, cette partie étudiera trois figures majeures ayant contribué à son mûrissement et à sa progression au cours des cent dernières années :

  • Phineas Quimby (1802 – 1866)
  • W. Kenyon (1867–1948)
  • Kenneth E. Hagin (1917-2003)

Phineas Quimby (1802 – 1866) : le fondateur du courant Nouvelle Pensée

Phineas Quimby est un philosophe américain, magnétiseur et adepte du mesmérisme (hypnose). Il est principalement connu pour être le précurseur, sinon le fondateur, du mouvement spirituel Nouvelle Pensée (ou New Thought en anglais). 

Ses thèses ont possiblement influencé la pensée de Mary Baker Eddy, patiente de Quimby et fondatrice de la Science Chrétienne.

Phineas Parkhurst Quimby
Phineas Quimby (1802 - 1866)

Les idées de la Nouvelle Pensée ont imprégné la société américaine à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle. Ses fondements s’inspirent notamment de l’hindouisme, du christianisme, de la métaphysique, d’idéalisme philosophique, du transcendantalisme ou encore des sciences populaires. 

Les principes de ce mouvement ont d’ailleurs été repris dans de nombreux ouvrages de développement personnel du début du 20e siècle, comme le best-seller Think and Grow Rich de Napoleon Hill.

Même si son influence a considérablement diminué avec le temps, ses idées continuent d’exister aujourd’hui à travers l’Alliance Internationale de la Nouvelle Pensée.

Afin de mieux comprendre les caractéristiques de ce mouvement, il sera présenté trois des grandes lignes de la Nouvelle Pensée – sa vision de Dieu, sa vision de la matière et la mise en avant de la guérison.

  • Sa vision de Dieu

Les adeptes du mouvement Nouvelle Pensée rejettent la vision biblique et trinitaire de Dieu. Ils préfèrent le représenter d’une façon unitaire et l’assimilent à une force vitale ou à une énergie impersonnelle. 

Dieu n’est point distinct de la création, mais correspond à l’intégralité du monde visible et invisible. Comme dans la plupart des religions panthéistes, le créateur et la créature sont une même substance. Par extension, l’être humain est considéré comme bon et de nature divine.

Cette force vitale (appelée « dieu » par les adeptes de la Nouvelle Pensée) est également considérée comme une force créatrice pouvant être exploitée pour réussir.

  • Sa vision de la matière

Les enseignants de la Nouvelle Pensée soutiennent que le monde physique et visible n’est qu’une illusion. Les pensées, l’esprit et le mental représentent la seule réalité. L’individu, considéré comme divin, est alors capable de transformer son environnement en utilisant ses pensées.

Ce procédé a donné naissance à la célèbre loi de l’attraction, concept très populaire dans le mouvement New-Age et le développement personnel contemporain. Elle se définit comme une « loi universelle » qui relie la conscience au résultat. 

De manière pratique, ce sur quoi l’individu choisit de se concentrer finit par devenir réalité, car les pensées ont une influence directe sur le monde physique.

 
  • La mise en avant de la guérison

Pour les adeptes du courant Nouvelle Pensée, toutes les maladies physiques sont d’origine mentale. Il est possible de les guérir en activant des lois spirituelles universelles, accessibles à l’humanité, permettant de modifier le monde visible. 

Pour l’anecdote, Phineas Quimby a commencé à s’intéresser à “l’influence de l’esprit sur le corps”, après avoir été lui-même guéri miraculeusement de la tuberculose. Il a ensuite élaboré une théorie sur la guérison mentale stipulant que les maladies seraient causées par des croyances erronées et qu’un raisonnement juste permettrait d’en guérir.

E. W. Kenyon (1867–1948) : le fondateur de l’évangile de la prospérité

Essek Kenyon, né peu de temps après la mort de Phineas Quimby, est un pasteur baptiste américain, guérisseur et évangéliste. 

Il est connu pour avoir conceptualisé un christianisme incorporant les enseignements de la Nouvelle Pensée, ce qui fait de lui le fondateur de l’évangile de la prospérité. Ses thèses ont notamment percé dans des communautés pentecôtistes d’après-guerre.

E. W. Kenyon (1867-1948)
E. W. Kenyon (1867-1948)

Même si ses écrits étaient assez proches d’une théologie traditionnelle sur de nombreux aspects, il ne fait aucun doute que certains principes de la Nouvelle Pensée avaient été inclus dans son message. Comme éléments notables, on peut citer :

  • Le chrétien devient divin

Pour Kenyon, le sacrifice de Jésus à la croix garantit au croyant, en plus du salut, une multitude d’avantages et de privilèges. Ces derniers sont disponibles ici et maintenant, à condition que le croyant connaisse les lois spirituelles de l’univers et les activent en utilisant la foi. 

Le chrétien devient alors un « surhomme » capable de modifier positivement sa santé, ses finances, sa situation professionnelle, … Il devient une sorte de petit dieu.

Le sens du mot « foi » utilisé par Kenyon diffère de la définition chrétienne traditionnelle. Pour lui, elle correspond à  » l’assurance confiante basée sur la connaissance absolue que tout est déjà pourvu par l’application de certaines lois immuables « .

  • La confession positive

Certains ont suggéré que Kenyon était à l’origine de la théologie moderne de la « confession positive » qui prévaut dans les communautés pentecôtistes appartenant au mouvement « Parole de foi ».

En effet, afin d’accentuer le pouvoir de la foi, Kenyon recommandait de dire à haute voix des mots correspondant aux désirs personnels du croyant, les rendant ainsi réalité. C’est une manière pour lui d’accentuer le pouvoir de la prière.

Les bons mots, prononcés avec assez de foi, ont un pouvoir spirituel garantissant santé, richesse et réussite.

  • Une emphase sur la santé et les richesses

La guérison et la prospérité financière font également partie des enseignements de Kenyon. Pour lui, Dieu ne veut pas que les gens connaissent des difficultés ou des échecs.

Kenyon a dit : « Dieu n’a jamais prévu que nous vivrions dans la pauvreté physique, mentale ou spirituelle. En ce qui concerne les richesses, il a fait passer Israël à la tête des nations. Lorsque nous entrons en partenariat avec lui et que nous apprenons ses façons de faire des affaires, nous ne pouvons pas être des échecs. Les échecs ne sont pas faits par Dieu. Dieu n’a jamais fait un faible ou un homme inefficace. Cela est purement un produit humain. Vous ne pouvez pas être un échec, car Sa sagesse est votre sagesse ; Sa capacité dans chaque domaine de la vie est votre capacité. Tout ce que vous avez à faire est d’étudier la Parole de Dieu et d’acquérir la connaissance qui vous y est transmise. Ensuite, il vous donnera la capacité de faire de votre vie un succès. »

Kenneth E. Hagin (1917-2003) : l’évangéliste de la prospérité

Kenneth Erwin Hagin est un pasteur charismatique et télévangéliste américain, connu pour être le fondateur du mouvement « Parole de Foi ». Ce dernier se caractérise par des pratiques telles que le parler en langues, le baptême du Saint-Esprit, les dons miraculeux, mais également par un discours incorporant l’évangile de la prospérité.

Le mouvement Parole de foi s’est implanté aux États-Unis dans les années 80 grâce notamment à l’essor des télévangélistes, la création d’émissions de radio ou encore la publication de nombreux livres.

Durant les années 90 et 2000, plusieurs leaders influents des courants pentecôtistes et charismatiques américains se sont joints au mouvement « Parole de Foi », lui permettant d’accroître son influence et d’essaimer à l’international.

Kenneth E. Hagin (1917-2003)
Kenneth E. Hagin (1917-2003)

Ainsi, le mouvement Parole de Foi a été le principal vecteur qui a permis à l’évangile de la prospérité de se propager à travers le monde entier.  

Kenneth Hagin a toujours réfuté s’être inspiré des écrits d’Essek Kenyon pour élaborer sa théologie. Cette version est toutefois mise en doute par l’auteur D. R. McConnell qui, dans son livre A Different Gospel met en évidence des similitudes flagrantes entre les deux auteurs.

Par conséquent, si Kenneth Hagin s’est inspiré des écrits d’Essek Kenyon, qui a lui-même été influencé par les idées de la Nouvelle Pensée, alors l’évangile de la prospérité contemporain est un produit de la Nouvelle Pensée.

#3 Les erreurs de l’évangile de la prospérité

Erreur n°1 : Dieu est au service du chrétien

Avec une théologie centrée sur les besoins et désirs de l’individu, Dieu est dépossédé de sa gloire et devient un instrument au service de l’Homme, tel le génie dans Aladin.

Cette vision s’oppose aux enseignements bibliques traitant de la souveraineté divine. Dieu est omniscient, omnipotent, omniprésent et libre de faire ce qu’il veut. Les croyants doivent se soumettre à Sa volonté et non l’inverse, même si celle-ci s’oppose à leurs désirs, leurs valeurs, leurs passions et leurs envies.

(…) tous ceux qui portent mon nom, que j’ai créés pour ma gloire, que j’ai façonnés, que j’ai faits. »

Esaïe 43.7

 

En effet, l’être humain a été créé pour glorifier Dieu et non pour satisfaire ses ambitions et passions personnelles. Sa vie doit être mise à la disposition du Créateur, organisée de telle manière à avoir un maximum d’impact sur l’avancée du Royaume.

Erreur n°2 : Dieu promet une vie facile et sans souffrance

Parmi les nombreux discours séducteurs de la prospérité, il existe celui lié à la promesse d’une vie terrestre heureuse et sans souffrance.

Certes, la Bible fait mention de situations où Dieu épargne son peuple de la souffrance et lui donne la victoire, mais elle relate également de très nombreux passages où les enfants de Dieu subissent la honte, la douleur, la faim, la persécution, la mort…

Les principales figures du Nouveau Testament ont d’ailleurs toutes souffert :

  • Jésus a été moqué, honteusement traité et crucifié.
  • Les apôtres ont été persécutés et ont, pour la plupart, perdu la vie à cause de l’Évangile.
  • Paul a été passé à tabac, prisonnier à plusieurs reprises, naufragé, a subi la faim et la soif avant de lui aussi mourir.

La persécution des chrétiens s’est ensuite continuée tout au long de l’histoire de l’Église et persiste encore aujourd’hui.

En Matthieu 10, Jésus prévient que les souffrances et les outrages qui Lui ont été adressés seront également infligés à ses disciples.

Vous serez détestés de tous à cause de mon nom, mais celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé. Quand on vous persécutera dans une ville, fuyez dans une autre. Je vous le dis en vérité, vous n’aurez pas fini de parcourir les villes d’Israël avant que le Fils de l’homme ne vienne. Le disciple n’est pas supérieur au maître, ni le serviteur supérieur à son seigneur. Il suffit au disciple d’être traité comme son maître, et au serviteur comme son seigneur. S’ils ont appelé le maître de la maison Béelzébul[f], ils appelleront d’autant plus volontiers ainsi les gens de sa maison !

Matthieu 10 : 22-25

La Parole souligne également en Ecclésiaste que les justes ne seront pas épargnés par le mal :

Il est une vanité qui a lieu sur la terre : c’est qu’il y a des justes auxquels il arrive selon l’œuvre des méchants, et des méchants auxquels il arrive selon l’œuvre des justes. Je dis que c’est encore là une vanité.

Ecclésiaste 8 : 14

Erreur n°3 : la définition du salut

Comme le souligne David Jones et Russell Woodbridge dans leur livre Health, Wealth & Happiness, la vision des prédicateurs de la prospérité concernant le salut n’est pas toujours très claire.

Certes, le vocabulaire utilisé est assez proche des mouvements évangéliques traditionnels. Leurs prédications abordent la croix, le péché, le sacrifice de Christ, la repentance… 

Sur son site internet, Joel Osteen décrit le salut de la manière suivante : « … Jésus est mort sur la croix et a versé son sang pour nos péchés. Nous croyons que le salut se trouve en plaçant notre foi en ce que Jésus a fait pour nous sur la croix. Nous croyons que Jésus est ressuscité des morts et qu’il revient. » Rien de scandaleux à première vue…

Néanmoins, le vrai problème réside dans l’explication des composants essentiels du salut : la nature pécheresse, la croix, la colère de Dieu, l’enfer, etc. Étant donné que ces derniers sont souvent traités de manière superficielle afin de ne pas scandaliser l’audience, il est à craindre que l’annonce de l’Évangile ne soit incomplète.

De plus, une autre question importante demeure : « De quoi Jésus sauve-t-il ? » Bien sûr, la réponse biblique est « du salaire du péché et de la colère de Dieu ». Pourtant, en écoutant certains partisans de l’évangile de la prospérité, il semblerait que Jésus sauve aussi d’une vie non-prospère. Il est alors difficile de dire si la personne s’est « convertie » pour les bonnes raisons.  

Erreur n°4 : la compréhension de la foi et de la prière

Or la foi, c’est la ferme assurance des choses qu’on espère, la démonstration de celles qu’on ne voit pas.

Hébreux 11 : 1

D’après la Bible, « avoir la foi » signifie mettre sa confiance dans le Dieu d’Israël, c’est-à-dire espérer et croire en Ses promesses. La foi implique également de mettre toute sa confiance en Jésus pour son salut, en se fiant à son sacrifice pour le rachat des péchés, et en croyant à sa résurrection.

Concernant l’évangile de la prospérité, sa vision de la foi est difficilement défendable… La Bible n’indique nulle part que la foi est comparable à une énergie ou une force créatrice, capable d’activer les lois spirituelles et de « forcer » Dieu à répondre aux souhaits de l’individu.

« Vous ne possédez pas, parce que vous ne demandez pas » est un extrait de Jacques 4 : 2 utilisé par les évangélistes de la prospérité pour justifier le fait qu’il est possible de tout obtenir par la prière, à condition que le fidèle démontre un niveau de foi suffisant. Cette interprétation est toutefois réfutée par les versets entourant cet extrait.

Vous convoitez, et vous ne possédez pas ; vous êtes meurtriers et envieux, et vous ne pouvez pas obtenir ; vous avez des querelles et des luttes, et vous ne possédez pas, parce que vous ne demandez pas. Quand vous demandez, vous ne recevez pas parce que vous demandez mal, dans le but de satisfaire vos passions.

Jacques 4 : 2-3

Jacques condamne ici les prières avec de mauvaises motivations où le désir de satisfaire la chaire dépasse les limites imposées par Dieu. Ce verset à lui seul désavoue de nombreux points avancés par l’évangile de la prospérité. 

En effet, le chrétien devrait toujours avoir la glorification de Dieu comme motivation première dans ses prières. Dieu est souverain sur toute chose, Son plan passe avant les désirs des Hommes, d’où l’important de prier pour que la volonté du Père s’accomplisse. La prière de Jésus en Matthieu 26 en est une bonne illustration :

Mon Père, s’il est possible, que cette coupe s’éloigne de moi ! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux.

Matthieu 26 : 39

Il est vrai que plusieurs passages bibliques encouragent le croyant à prier pour ses besoins matériels (Matthieu 6 : 11, Philippiens 4 : 6, …), mais l’obtention de ces ressources devrait d’abord être pour l’avancée du Royaume de Dieu, et non pour répondre à des désirs personnels.

Erreur n°5 : la confession positive

Comme expliqué précédemment, la confession positive occupe une place prépondérante dans la théologie de la prospérité. L’individu utilise son esprit pour identifier ce qu’il veut, puis le communique à haute voix afin que cette pensée se matérialise dans le monde réel. Les mots sont le « transport » de la puissance créatrice qu’est la foi.

Joel Osteen encourage, par exemple, les gens à répéter des phrases telles que « Je suis béni, je suis prospère, je suis en bonne santé » afin d’activer le monde spirituel et pour transformer leur situation.

Les prédicateurs de la prospérité justifient les racines chrétiennes de la confession positive par le récit de la Création : 

Dieu dit : « Qu’il y ait de la lumière ! » et il y eut de la lumière.

Genèse 1 : 3

Dieu ayant créé le monde en parlant, Ses mots auraient libéré la puissance de la foi créatrice. Ainsi, l’être humain ayant été créé à l’image de Dieu, il aurait également hérité de ce pouvoir et serait en mesure de créer par la puissance de la parole…  

L’erreur de cet argument réside dans une mauvaise compréhension du terme « image de Dieu ». L’être humain n’est pas de nature divine (Cf. Erreur n°6 : le croyant est un petit dieu).

Proverbe 18 : 21 est également cité comme preuve de la puissance des mots par les adeptes de la prospérité :

La langue a pouvoir de vie et de mort ; ceux qui aiment parler en goûteront les fruits.

Proverbes 18 : 21

Ce verset signifie que les paroles d’un individu peuvent avoir des résultats utiles et édifiants, ou des résultats destructeurs et vides. Il ne justifie en rien la création d’une réalité avec des mots, comme soutenu dans le mouvement New-Age ou Nouvelle Pensée.

Joel Osteen preaching à Lakewood Church (2016)
Joel Osteen à Lakewood Church (2016)

Erreur n°6 : le croyant est un petit dieu

L’évangile de la prospérité octroie un statut quasi-divin aux chrétiens. Ce rang spécial leur permettrait notamment de réclamer et d’obtenir tout ce qu’ils souhaitent de la part de Dieu…

Tout d’abord, la Bible est sans équivoque sur le fait qu’il n’existe qu’un seul Dieu, et qu’il n’y a aucune place pour d’autres dieux :

Écoute, Israël ! L’Éternel, notre Dieu, est le seul Éternel.

Deutéronome 6 : 4

Pour ce qui est donc de manger des viandes sacrifiées aux idoles, nous savons qu’il n’y a point d’idole dans le monde, et qu’il n’y a qu’un seul Dieu.

1 Corinthiens 8 : 4

Ensuite, l’expression « créé à l’image de Dieu », utilisée pour justifier cette idée de « petit dieu », ne veut pas dire que les humains sont divins. Certes, ils partagent certains attributs avec Dieu, mais pas tous : ils ne sont ni souverains, ni omnipotents, ni omniscients, …   

Par ailleurs, le discours selon lequel Adam aurait été le premier individu divin (avant de perdre ce statut avec la chute) est contredit par les mots tentateurs du serpent en Genèse 3 : « (…) le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront et vous serez comme Dieu : vous connaîtrez le bien et le mal. »

Enfin, Psaume 82 : 6 et Jean 10 : 34, mentionnant des « hommes divins » sont à contextualiser.

« J’avais dit : ‘Vous êtes des dieux, vous êtes tous des fils du Très-Haut.’

Psaume 82 : 6

Il est vrai que l’identité des « dieux » utilisée dans ce verset est assez ambiguë. Au regard du contexte du Psaume, les 2 interprétations les plus répandues définissent ces dieux soit comme des anges, soit comme des juges ou dirigeants humains. 

Cette dernière option s’explique en partie par le fait que les autorités sont les représentants de Dieu et donc considérées symboliquement comme des dieux (cf. Romain 13).

Quoi qu’il en soit, il est difficile de citer ce passage pour justifier la divinité des chrétiens puisque, dans les autres versets du Psaume, Dieu réprimande sévèrement ces « dieux » pour l’injustice qu’ils ont commise et annonce leur mort : « Cependant vous mourrez comme des hommes, vous tomberez comme un prince quelconque. » (Psaume 82 :7)

L’explication est similaire pour Jean 10 : 34 car Jésus reprend Psaume 82 : 6.

Erreur n°7 : Dieu promet au croyant la guérison

La santé et la guérison occupent une place prépondérante dans l’évangile de la prospérité. Le croyant est en mesure de soigner n’importe quelle maladie par la prière et une vie ordonnée.

Même si la Bible demande de prier pour les malades (Jacques 5 : 14-16), Dieu n’a jamais promis la guérison systématique aux chrétiens. La maladie et la mort, aussi douloureuses soient-elles, sont des instruments pour Sa gloire et ses plans. Il les utilise quand Il le souhaite et personne ne connaît Sa volonté à cet égard.

Les évangélistes de la prospérité soutiennent, à tort, que la mort de Jésus à la croix garantit la bonne santé aux croyants ici-bas. Ils corroborent leurs dires en citant Ésaïe 53 : 5 et 3 Jean 2.

  • Ésaïe 53 : 5

Mais il était blessé pour nos péchés, Brisé pour nos iniquités ; Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, Et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris.

Ésaïe 53 : 5

Pour Esaïe 53 : 5, la guérison évoquée n’est pas physique mais spirituelle comme le confirme 1 Pierre 2 reprenant le passage d’Esaïe.

Il a lui-même porté nos péchés dans son corps sur le bois, afin que nous puissions mourir au péché et vivre pour la justice. Par ses blessures tu as été guéri.

1 Pierre 2 : 24

Il est clair que Pierre parle de « guérison » en tant que rémission des péchés par les meurtrissures de Christ. Cette référence ne concerne en rien les conditions physiques, mais la destinée spirituelle du chrétien.

  • 3 jean 2

Bien-aimé, je souhaite que tu prospères à tous égards et sois en bonne santé, comme prospère l’état de ton âme.

3 jean 2

En ce qui concerne le verset 3 Jean 2, l’erreur est de croire que les paroles de Jean sont des promesses. Jean écrit cette lettre à Gaïus, et la termine par ce verset, qui est une formule de politesse, comparable à « bien cordialement » à la fin d’un email, et non à une déclaration théologique ou doctrinale.

Une autre erreur de l’évangile de la prospérité est de penser que la maladie est forcément la conséquence d’un péché personnel. Comme contre-exemple, on peut citer Job, ou encore l’aveugle dans l’évangile de Jean :

Jésus vit, en passant, un homme aveugle de naissance.  Ses disciples lui posèrent cette question : « Maître, qui a péché, cet homme ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? » Jésus répondit : « Ce n’est pas que lui ou ses parents aient péché, mais c’est afin que les œuvres de Dieu soient révélées en lui.

Jean 9 : 2 – 3

Cet homme est né malade afin que le Christ soit glorifié en lui rendant la vue, démontrant ainsi qu’Il est la lumière du monde. La cause de la maladie ou de la non-guérison n’est donc pas nécessairement reliée au péché ou à un manque de foi.

Enfin, en plus d’être bibliquement incorrecte, ce système s’avère néfaste pour l’individu. L’affirmation selon laquelle un « manque de foi » peut-être la raison de la non-guérison inflige une culpabilité supplémentaire et une douleur inutiles aux malades et à leurs proches. 

De plus, étant donné que les dons financiers sont considérés comme une expression de cette « bonne foi », certaines personnes peuvent donner des sommes considérables dans l’attente d’une guérison.

Erreur n°8 : Dieu promet au croyant la réussite financière

Une autre erreur de l’évangile de la prospérité concerne la promesse de richesse adressée aux croyants. Elle s’explique en partie par une mauvaise interprétation de certains versets comme 2 Corinthiens 8 : 9.

Car vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ, qui pour vous s’est fait pauvre, de riche qu’il était, afin que par sa pauvreté vous fussiez enrichis.

2 Corinthiens 8 : 9

Dans cette section, Paul vante la générosité des églises de Macédoine, pourtant très pauvres, et encourage les corinthiens à faire de même. Dans 2 corinthiens 8 : 9, Paul souligne certaines similitudes entre cet acte et la venue de Jésus sur Terre. Lui, qui était riche dans le ciel, s’est volontairement fait pauvre en devenant un homme afin de se sacrifier pour les péchés de l’humanité. 

Tout individu mettant sa confiance en Lui, sera pardonné et expérimentera un jour la richesse et la sécurité de vivre dans la gloire avec Dieu. Ainsi, il n’est pas question de richesses matérielles, mais de trésors spirituels.

Ensuite, l’affirmation selon laquelle Jésus était fortunée lors de sa venue sur terre est difficilement justifiable. Certes, il ne vivait pas dans la misère puisque Lui et ses disciples partageaient une « bourse commune » (Jean 12.6) et plusieurs femmes les assistaient de leurs biens (Luc 8.3). Néanmoins, l’opulence ne semble pas avoir caractérisé ses années sur terre.

« les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel ont des nids, mais le Fils de l’homme n’a pas un endroit où il puisse reposer sa tête. »

Matthieu 8 : 20

Erreur n°9 : Dieu promet une vie de victoire

La victoire et le succès font également partie intégrante de l’évangile de la prospérité. Le chrétien, bénéficiant d’une relation privilégiée avec Dieu, serait immunisé contre l’échec et appelé à tout réussir dans sa vie.

Il n’est d’ailleurs pas rare que les prédicateurs incorporent des éléments de psychologie positive et de développement personnel dans leur message. Des slogans tels que « crois en toi » sont utilisés et insinuent implicitement que l’homme est bon, et que la solution se trouve en lui.

Dans la réalité, la défaite touche aussi bien les croyants que les non-croyants.

L’échec est d’ailleurs omniprésent dans la Bible. En Luc 9 : 1-5, Jésus envoie ses disciples pour prêcher l’évangile et accomplir des miracles. Il leur explique d’ailleurs comment se comporter en cas d’échec. 

Si l’on ne vous accueille pas, sortez de cette ville et secouez la poussière de vos pieds en témoignage contre eux. »

Luc 9 : 1-5

Les évangélistes de la prospérité accompagnent ces promesses de victoire et de succès par des versets tels que Philippiens 4 : 13 ou encore le Psaume 37 : 4.

  • Philippiens 4 : 13

Je peux tout par celui qui me fortifie

Philippiens 4 : 13

Philippiens 4 :13 est un verset extrêmement populaire. Malheureusement, sans prendre en compte le contexte qui l’entoure, il n’est pas rare qu’il soit mal interprété, y compris par des chrétiens n’appartenant pas au mouvement de l’évangile de la prospérité.

L’analyse complète du chapitre révèle un sens totalement différent… Paul, en prison au moment de la rédaction de cette lettre, explique être satisfait dans les bons et mauvais moments de sa vie à travers sa relation avec le Christ, comme mentionné dans le passage précédent Philippiens 4 :13 :

Ce n’est pas à cause de mes besoins que je dis cela, car j’ai appris à être satisfait de ma situation. Je sais vivre dans la pauvreté et je sais vivre dans l’abondance. Partout et en toutes circonstances j’ai appris à être rassasié et à avoir faim, à être dans l’abondance et à être dans le besoin.

Philippiens 4 : 11-12

Paul enseigne ici le contentement. Ce verset n’est donc pas une « motivational quote » mais une manière pour Paul de proclamer sa plénitude en Jésus seul, peu importe les événements extérieurs.

  • Psaume 37 : 4

Fais de l’Éternel tes délices, et il te donnera ce que ton cœur désire.

Psaume 37 : 4

Psaume 37 : 4 est un autre verset populaire régulièrement mal interprété. Encore une fois, le contexte est nécessaire pour comprendre le sens.

Dans ce début de Psaume, David explique qu’il ne faut pas s’irriter, ni envier les méchants, car ils mourront eux aussi. Mais plutôt qu’il faut se réjouir dans l’Éternel et faire le bien.

L’idée derrière ce passage est de prendre plaisir dans les choses éternelles de Dieu, afin que les désirs humains s’alignent aux Siens et que l’individu trouve la paix et l’accomplissement en Lui seul. Il n’est en rien un appel à utiliser Dieu pour mener à bien ses entreprises.

Erreur n°10 : la loi de la semence et de la récolte

Les promoteurs de l’évangile de la prospérité aiment parler du principe de « semence et de récolte » afin d’inciter les fidèles à la générosité : plus un individu donnera à l’église, plus il sera béni financièrement. 

Les pasteurs justifient cette idée par des passages bibliques tels que 2 Corinthiens 9 : 6, Galates 6 : 6-7, Marc 10 : 30, ou encore Luc 6 : 38. Une nouvelle fois, leur interprétation est contestable…

  • 2 Corinthiens 9 : 6

Sachez-le, celui qui sème peu moissonnera peu, et celui qui sème abondamment moissonnera abondamment.

2 Corinthiens 9 : 6

Dans les chapitres 8 et 9 de la deuxième lettre aux Corinthiens, Paul exprime à l’église de Corinthe ses inquiétudes concernant les habitants de Jérusalem et organise une collecte auprès des saints afin de leur venir en aide.

Les versets 6-11 du chapitre 9 indiquent bel et bien que Dieu promet de donner à ceux qui donnent. Toutefois, contrairement aux dires des évangélistes de la prospérité, cette « récompense » n’a pas pour but d’enrichir personnellement le croyant, mais plutôt de lui permettre de continuer dans ses actes de générosité.

Vous serez de la sorte enrichis à tous égards pour toute espèce de libéralités qui, par notre moyen, feront offrir à Dieu des actions de grâces.

2 corinthiens 9 : 11

En effet, la vraie générosité est motivée par le désir de répondre aux besoins de quelqu’un d’autre et, finalement de glorifier Dieu qui est la source de cet acte.

  • Galates 6 : 6-7

Que celui à qui l’on enseigne la parole donne une part de tous ses biens à celui qui l’enseigne. Ne vous y trompez pas: on ne se moque pas de Dieu. Ce qu’un homme aura semé, il le récoltera aussi.

Galates 6 : 6-7

À première vue, l’interprétation initiale proposée par les prédicateurs de la prospérité ne parait pas absurde. L’analyse des versets suivants permet néanmoins d’apporter un regard plus complet sur les propos de Paul :

Celui qui sème pour satisfaire sa nature propre récoltera d’elle la ruine, mais celui qui sème pour l’Esprit récoltera de l’Esprit la vie éternelle. Ne négligeons pas de faire le bien, car nous moissonnerons au moment convenable, si nous ne nous relâchons pas. Ainsi donc, pendant que nous en avons l’occasion, pratiquons le bien envers tous et en particulier envers nos proches dans la foi.

Galates 6 : 8-10

À la lecture de ce passage, il ne fait aucun doute que Dieu récompensera les personnes soutenant financièrement ou matériellement les enseignants de la Parole. Néanmoins, rien n’indique que cette récompense arrivera sous forme d’argent, ni qu’elle adviendra dans les mois à venir ou durant cette vie.

Paul condamne indirectement la conception matérialiste de l’évangile de la prospérité. « Semer pour la chair » revient à investir dans ce qui est physique, mortel, et donc éphémère, plutôt qu’éternel. C’est une poursuite égocentrique et matérialiste menant à la ruine.

« Semer pour l’Esprit », c’est investir ses ressources dans les choses qui sont « spirituelles » et donc éternelles. La principale récompense récoltée est la « vie éternelle », incluant certainement toutes les bénédictions de l’éternité, en plus de la béatitude d’expérimenter la grâce de Dieu dans le présent.

  • Marc 10 : 29-30

Jésus répondit : « Je vous le dis en vérité, personne n’aura quitté à cause de moi et à cause de la bonne nouvelle sa maison ou ses frères, ses sœurs, sa mère, son père, [sa femme,] ses enfants ou ses terres, sans recevoir au centuple, dans le temps présent, des maisons, des frères, des sœurs, des mères, des enfants et des terres, avec des persécutions et, dans le monde à venir, la vie éternelle.

Marc 10 : 29-30

 

Ce passage a donné naissance à la « doctrine du centuple », très en vogue chez les partisans de la prospérité. Tout ce que le croyant donnera à Dieu, il le récupérera dans une proportion beaucoup plus importante. 

Dans son livre la prospérité est la volonté de dieu, Gloria Copeland déclare : « Vous donnez 1 $ pour l’amour de l’Évangile et vous recevez 100 $ ; donnez 10 $ et recevez 1 000 $ ; donnez 1 000 $ et recevez 100 000 $… »

Kenneth et Gloria Copeland animant l'émission télévisée Believer's Voice of Victory (2011)
Kenneth et Gloria Copeland animant l'émission télévisée Believer's Voice of Victory (2011)

Lorsque Jésus promet des maisons et une famille « au centuple », il ne veut pas dire que les chrétiens deviendront des magnats de l’immobilier avec une famille XXL. Il fait référence à la communauté chrétienne. 

En effet, la personne qui quitte sa maison, ses terres et sa famille pour l’amour de Jésus et pour l’évangile peut le faire en sachant qu’elle gagnera des frères et des sœurs, ainsi qu’un accueil dans les maisons et les terres d’autres croyants.

Les versets 34-35 du même chapitre semblent confirmer cette hypothèse.

Puis il promena le regard sur ceux qui étaient assis tout autour de lui et dit : «Voici ma mère et mes frères. En effet, celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, ma sœur, ma mère. »

Marc 10 : 34-35

A noter que le terme « persécution » du verset 30, habituellement contraire aux enseignements de l’évangile de la prospérité, est interprété ici comme une attaque du diable pour empêcher le croyant d’obtenir ces bénédictions matérielles. 

Dans son livre Abundant, Paula White écrit : « Dieu a dit : «  Tu vas l’obtenir, mais cela viendra avec la persécution. » L’ennemi ne veut pas que tu y accèdes. Mais ce n’est pas un problème. Qui se soucie des géants du pays ? Allez simplement de l’avant dans la grâce. Allez chercher vos biens. Allez chercher votre onction. Allez-y pour votre famille. Allez chercher votre augmentation. Allez chercher votre abondance surnaturelle. »

  • Luc 6 : 38

Donnez et on vous donnera : on versera dans le pan de votre vêtement une bonne mesure, tassée, secouée et qui déborde, car on utilisera pour vous la même mesure que celle dont vous vous serez servis.

Luc 6 : 38 

Luc 6 : 38 est un autre verset couramment utilisé pour motiver les fidèles à donner lors des cultes. De nouveau, il est interprété sans prendre en compte le contexte.

En examinant les versets 37 à 42, il semblerait que les propos de Jésus concernent davantage la manière de traiter le prochain. Il y aborde notamment le jugement, le pardon ou encore le service à l’autre. L’argent n’est jamais mentionné.

Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas et vous ne serez pas condamnés ; pardonnez et vous serez pardonnés.

Luc 6 : 37

Ainsi, Jésus demande ici à ses disciples de « donner » ces choses dans la même mesure qu’ils souhaiteraient en bénéficier, car ils seront jugés sur la même base.


Pour conclure, le principe de la semence et de la récolte prôné par l’évangile de la prospérité, même s’il intègre certaines vérités, s’éloigne des enseignements bibliques.

Erreur n°11 : les bénédictions de l’Alliance Abrahamique

(1) L’Eternel dit à Abram : « Quitte ton pays, ta patrie et ta famille et va dans le pays que je te montrerai. (2) Je ferai de toi une grande nation, je te bénirai, je rendrai ton nom grand et tu seras une source de bénédiction. (3) Je bénirai ceux qui te béniront et je maudirai ceux qui te maudiront, et toutes les familles de la terre seront bénies en toi. »

Genèse 12 : 1-3

L’Alliance conclue avec Abraham constitue un des fondements théologiques de l’évangile de la prospérité.

En Genèse 12, Dieu promet à Abraham une terre (verset 1), une descendance (verset 2a), ainsi que des bénédictions dont Abraham sera la source (verset 2b-3). Cette promesse de bénédiction est interprétée par les évangélistes de la prospérité comme des bienfaits matériels et financiers, désormais accessibles aux chrétiens, devenus les enfants spirituels d’Abraham par le sacrifice de Jésus.

Cette interprétation est contestable pour plusieurs raisons…

Tout d’abord, les évangélistes de la prospérité se trompent sur la nature des bénédictions du verset 2b-3, celles dont Abraham sera la source. À la lecture de Galates 3, il est évident que la bénédiction abrahamique en question n’est pas la prospérité financière et matérielle, mais l’extension du salut aux non-Israélites par Jésus-Christ. Cette promesse n’est rien de moins que le don du Saint-Esprit, qui est la marque distinctive de l’enfant de Dieu.

Afin que la bénédiction d’Abraham eût pour les païens son accomplissement en Jésus-Christ, et que nous reçussions par la foi l’Esprit qui avait été promis.

Galates 3 : 14

En d’autres termes, la bénédiction d’Abraham est celle de la filiation à Dieu par le Saint-Esprit, car le croyant est maintenant identifié comme la véritable postérité d’Abraham.

Ensuite, la vision de la prospérité sur la manière d’accéder aux bénédictions d’Abraham est difficilement défendable, puisque cette alliance est une alliance inconditionnelle. C’est-à-dire que Dieu a fait des promesses à Abraham sans rien lui demander en retour, elle dépend uniquement de Dieu pour son accomplissement comme l’atteste la cérémonie en Genèse 15. 

Ainsi, la rhétorique selon laquelle les croyants doivent posséder « assez » de foi pour obtenir ces bénédictions est fausse.

#4 Attention à l’évangile de la pauvreté

L’évangile de la prospérité est une perversion du véritable Évangile de Christ et doit être combattu. Toutefois, le chrétien doit rester prudent et mesuré afin de ne pas tomber dans l’excès opposé : l’évangile de la pauvreté.

Ce faux évangile stipule que posséder des biens matériels est mal, que les riches sont impies et que la pauvreté et la maladie sont des moyens de se détacher du monde et de gagner la faveur de Dieu.

En effet, la Bible ne semble tendre ni vers la pauvreté, ni vers la prospérité. Elle encourage plutôt le contentement et demande au croyant d’utiliser ses ressources pour l’avancée du Royaume de Dieu, qu’il soit riche ou pauvre.

À noter que la réussite financière n’a rien de mauvais en soi. La Bible ne condamne jamais l’excès de biens matériels, mais plutôt la cupidité et l’égoïsme. Il est même possible que certains enseignements bibliques aient des effets positifs sur la santé financière d’un individu : besogne, discipline, vie saine, frugalité, diminution des comportements néfastes …

Ainsi, le désir de Dieu n’est pas que le chrétien soit riche ou pauvre, mais qu’il Lui fasse confiance, qu’il Lui obéisse et qu’il s’appuie sur Lui quelles que soient les circonstances de sa vie.

#5 Conclusion

Bien que communément rattachée au christianisme évangélique, la théologie de la prospérité comprend de nombreuses doctrines éloignées des vérités bibliques, issues notamment de la Nouvelle Pensée. Les erreurs de ses adeptes sont nombreuses : passages mal interprétés, versets pris hors de leur contexte, confusions dans les alliances et les promesses, …

Avec une communication redoutable, ainsi qu’un discours promettant réussite, richesse et guérison, les églises de la prospérité n’ont aucune difficulté à attirer de nouveaux adeptes. Malheureusement, une quantité importante de fidèles n’est pas toujours synonyme d’enseignements théologiques et bibliques de qualité.

Sa puissance médiatique est telle que les idées de la prospérité influencent également des chrétiens fidèles à la Parole, via la musique par exemple. Il est donc primordial que les croyants comprennent les erreurs de l’évangile de la prospérité afin d’être capable de les déceler et surtout de les dénoncer.

Si vous désirez creuser davantage ce sujet, je recommande les livres suivants :  Health, Wealth & Happiness de David Jones ; Blessed de Kate Bowler ; Health, Wealth & the (real) Gospel de Sean DeMars and Mike McKinley et Prosperity?: Seeking the True Gospel de John Piper et al.  

L'évangile de prospérité

Ce blog a pour objectif de vous aider à améliorer vos finances personnelles à travers des principes bibliques et des enseignements financiers. 

En vous inscrivant à la newsletter, vous recevrez les nouveaux articles ainsi que du contenu exclusif sur votre boite mail !


4 commentaires

MARGUERITE Marie Marthe · 18/10/2022 at 6:55 am

Bonjour,, vraiment merci pour ce grand éclairement sur ce qui est l’évangile de prospérité, il est important de demander au Saint Esprit de nous conduire, je regardais assez souvent les émissions du pasteur Joël Osteen aujourd’hui je serais plus attentive à ne pas tomber dans des travers qui ne sont pas à la gloire de Dieu.
Je vous souhaite plein de bonnes choses et merci que le Saint Esprit puisse vous éclairer à nouveau, soyez bénis au nom de Jésus Christ notre sauveur et seigneur personnel

    Valentin · 18/10/2022 at 3:21 pm

    Un grand merci MARGUERITE Marie pour ces retours positifs et les encouragements.
    En Christ.
    Valentin

Ndayongeje · 18/10/2022 at 4:55 pm

Bonjour, j’ai une question sur la partie de la guérison divine. Vous avez dit que Esaïe 53:5 et 1 Pierre 2:24 parlent de la « guérison spirituelle ». Il y a un autre passage qui est de Matthieu 8:17 où l’on cite Esaïe 53:5 pour parler de la guérison physique qui venait de s’opérer. Donc, je voulais savoir ce que vous dites par rapport à ça et ce sera un plaisir.

    Valentin · 19/10/2022 at 7:12 pm

    Bonjour,

    Question très pertinente. Matthieu 8:16-17 est d’ailleurs couramment utilisé comme argument par les adeptes de l’évangile de la prospérité au sujet de la guérison.

    Ma compréhension est assez proche de l’interpretation donnée dans cet article: https://www.thegospelcoalition.org/article/physical-healing-atonement/

    (Désolé de ne pas répondre directement, mais cela me prendrait trop de temps d’argumenter sur cette question. L’article cité est très bon et plutôt clair , j’espère qu’il répondra à ta question).

    Valentin

Laisser un commentaire

Avatar placeholder

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous désirez améliorer la gestion de vos finances ?

Abonnez-vous à la Newsletter pour ne louper aucun article de Sagesse & Finance !